Une mosaïque d’Églises
Du fait de leur immense diversité, nous pouvons classer ces Églises selon quatre types.
1) Communautés rattachées à l’Église d’origine
Il s’agit d’Églises historiques, héritières des missions européennes qui se sont organisées pour accompagner pastoralement leurs membres venus en France. Nous pouvons citer comme exemple les presbytériens camerounais, les méthodistes de Côte d’Ivoire ou l’Église évangélique du Congo. Les pasteurs sont envoyés par l’Église mère qui cherche à maintenir un lien avec sa diaspora.
2) Communautés linguistiques intégrées dans une union d’Églises françaises
Des communautés étrangères demandent leur adhésion à des unions d’Églises françaises. L’Église vietnamienne de Marseille est rattachée à l’Union des Églises libres, les communautés cingalaises et tamoules de Paris sont intégrées dans le réseau des Églises apostoliques et l’Église évangélique kabyle de Pantin a demandé son adhésion à la Fédération baptiste.
L’ecclésiologie congrégationaliste des Églises évangéliques apporte la souplesse nécessaire à ces demandes d’adhésion. Ce type de rattachement permet un équilibre entre identité ethnique et intégration dans une structure française.
3) Communautés constituées en Unions indépendantes de l’Église d’origine
Des Églises au départ indépendantes se sont regroupées selon un critère culturel ou linguistique. Nous avons évoqué les Églises arméniennes et malgaches, on peut ajouter les Églises haïtiennes, tamoules, chinoises… La Fédération des Églises coréennes en France (FECF) regroupe des Églises presbytériennes, baptistes et pentecôtistes qui ont en commun d’être coréennes.
4) Communautés missionnaires indépendantes sans dénomination
Il s’agit d’une nébuleuse qui correspond à l’importation des méthodes du business religieux en Afrique. Ces Églises d’expression charismatique déploient souvent une théologie de la prospérité et du miraculeux. Elles se rassemblent autour de la personnalité de leur pasteur, et se font et se défont au gré de l’évolution de ces-derniers qui sont souvent clandestins.
À ces quatre types d’Églises, il faut ajouter les personnes d’origine étrangère qui ont fait le choix de rejoindre les Églises françaises dans une démarche d’intégration. En banlieue parisienne, il existe des communautés de l’Église unie ou des églises évangéliques dont les membres sont à plus de 80% issus de l’émigration. De nombreuses églises n’ont pas un seul enfant « blanc » dans leurs différents groupes de catéchèse.