« Nous avons faim », « liberté», « à bas la dictature » voici quelques slogans scandés ce dimanche par des manifestants ce dimanche 11 juillet dans plusieurs villes du pays dont la capitale La Havane. Diffusées très largement sur les réseaux sociaux dans ce pays où l’internet mobile est arrivée fin 2018, les manifestations ont débuté en début de matinée. En tout, le site de datajournalisme Inventario a dénombré une quarantaine de manifestations, éparpillées sur tout le territoire. Des échauffourées ont éclaté, notamment à La Havane. En réponse, les forces de l’ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes, tirés en l’air avec leurs armes et utilisé des tuyaux en plastique pour frapper les manifestants, ont constaté sur place des journalistes de l’AFP.
Cet événement est exceptionnel dans ce pays gouverné par le Parti communiste de Cuba (PCC, parti unique), où les seuls rassemblements autorisés sont généralement ceux du parti. Face à cette manifestation, le gouvernement cubain s’est dit prêt dimanche à défendre la révolution « coûte que coûte ». Le président Miguel Diaz-Canel a appelé ses partisans à répliquer dans la rue.

« Nous appelons tous les révolutionnaires du pays, tous les communistes, à sortir dans les rues où vont se produire ces provocations, dès maintenant et les prochains jours. Et à les affronter de manière décidée, ferme et courageuse », a-t-il annoncé lors d’une allocution télévisée.

Washington n’a pas tardé à réagir : « Les Etats-unis soutiennent la liberté d’expression et d’assemblée à Cuba, et condamneraient fermement tout acte de violence ou qui viserait à prendre pour cible les manifestants pacifiques qui exercent leurs droits universels », a affirmé dimanche le conseiller américain à la Sécurité nationale, Jake Sullivan, sur Twitter.
Cuba traverse actuellement une importante crise économique. Finances publiques à la dérive, croissance économique et secteur touristique en berne… Le gouvernement cubain, en difficultés financières, table sur un déficit public de 18% du PIB en 2021. Du côté du secteur privé, avec la crise économique et les pénuries, plus de la moitié des entrepreneurs sont actuellement en chômage technique.