Un début de blogueur

Né en 1976 à Boutyne, près de Moscou, il obtient en 1998 un diplôme en droit au sein de l’université russe de l’Amitié des Peuples et en 2001 de l’université des finances du gouvernement russe. En 2010, il obtient une bourse au sein de l’université de de Yale. Ce qui lui vaut d’être régulièrement taxé d’agent des Etats-Unis par les partisans de Vladimir Poutine. Il commence à se faire connaître à la fin des années 2000 en créant un blog pour dénoncer la corruption présente en Russie. En mars 2010, le magazine britannique Time présente Alexeï Navalny comme le « Erin Brockovich de Russie ».

Une seule élection

Il n’a pu se présenter qu’à une seule élection. Ses autres tentatives ont été bloquées par le régime. En septembre 2013, aux municipales de Moscou, malgré les fraudes, Navalny remporte 27,24 % des voix contre le maire sortant, Sergueï Sobianine. En 2018, il a souhaité se présenter à la présidentielle mais en est empêché par le pouvoir. Navalny a fait de très nombreux séjours en prison. Pour ce harcèlement judiciaire, la Cour européenne des droits de l’homme a condamné six fois la Russie.

Passé politique trouble

Selon le journal Le Monde, Navalny reste difficile à situer politiquement. En 2007, le militant s’était fait exclure du parti libéral Iabloko pour ses sympathies nationalistes. Il a pu également émettre des pensées politiques radicales : il était favorable à l’annexion de la Crimée par la Russie et s’est opposé durement à l’immigration illégale.

Contre la corruption du clan Poutine

Ses révélations de corruption sont ses armes les plus efficaces contre le régime. Le 19 janvier 2021, deux jours après son arrestation à Moscou, il publie une vaste enquête vidéo. Intitulée « Un palais pour Poutine », elle affirme que le chef de l’Etat serait en possession d’une propriété de 1 milliard de dollars sur les rives de la mer Noire, financée par ses « amis ».

Empoisonné au Novitchok

En août 2020, dans la ville sibérienne de Tomsk, Navalny est empoisonné au Novitchok, un agent innervant très toxique, fabriqué dans des laboratoires militaires russes. Le Kremlin nie tout acte criminel. En août 2020, il est transféré dans le coma en Allemagne pour y être soigné. « Je sais qui a voulu me tuer », a déclaré, mi-décembre 2020, Alexeï Navalny, alors qu’une enquête de plusieurs médias indépendants a mis en lumière le rôle des services de sécurité russes dans cette affaire.