Les images sont poignantes : des trains bondés, des familles déchirées. Alors que la Russie poursuit son offensive, les Ukrainiens sont nombreux à fuir. Principal pays d’accueil, la Pologne a accueilli depuis le début de l’invasion russe 922 400 habitants.

Le 3 mars, les 27 pays de l’Union européenne ont accordé une protection temporaire inédite aux réfugiés fuyant la guerre en Ukraine. Concrètement, pendant un an, les réfugiés disposent du droit de séjour, de travail, d’accès au logement sur le sol européen. Ils ont aussi par ailleurs accès aux soins et à l’éducation. La condition pour être protégé par l’Union européenne ? Posséder un titre de séjour. Ceux qui n’en possèdent pas seront aidés avant d’être rapatriés dans leur pays d’origine. Il s’agit d’une directive datant de 2001 qui n’avait jamais été appliquée jusque là.

Néanmoins, l’Autriche, la Hongrie et la Pologne ont refusé cet accord. Dans ces pays, un compromis a été trouvé : soit ils appliquent cette disposition européenne, soit la législation nationale.

Cette politique européenne « contraste avec les réticences exprimées lors des guerres de Syrie et d’Afghanistan » rappelle le journal Le Monde. En France, l’accueil réservé aux Ukrainiens dans le port de Calais fait souvent des envieux parmi les migrants d’autres pays. Les autorités britanniques ont fait venir exprès des fonctionnaires, qui reçoivent les demandeurs d’asile à la sous-préfecture. Mais les personnes reçues sont uniquement des Ukrainiens.

Discrimination et violence

Néanmoins, tous les Ukrainiens ne sont pas logés à la même enseignz. Antonio Vitorino, directeur de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), une agence de l’ONU, s’est montré inquiet des cas de discrimination, de violence et de xénophobie subis par les personnes tentant de fuir le conflit. Des personnes d’origine africaine, asiatique ou caribéenne ont été retenues de force dans des gares ukrainiennes ou brutalisées par la police, note Le Monde. « Les Ukrainiens font partie de notre communauté européenne, il est naturel que nous nous sentions plus proches d’eux que de ceux qui sont venus de plus loin », soulève le site progouvernemental hongrois Mandiner.