Jean Moulin est une figure emblématique de la résistance française. Né à Béziers, son destin est étroitement lié à la ville de Chartres. Il y a exercé en tant que préfet en 1940 et c’est dans cette ville qu’il a commencé à s’engager face à l’occupation nazie. De Jean Moulin à Chartres, Gilbert Benoît, vice-président de l’association Réseau des villes Jean Moulin, nous fait découvrir son histoire.
Jean Moulin est arrivé à Chartres au début de l’année 1939, qui a bien sûr marqué l’engagement de la France et du Royaume-Uni dans la guerre. Le ministre de l’Intérieur a refusé de le laisser s’engager au combat et l’a maintenu à son poste.
Toutes les autorités avaient à ce moment-là quitté la ville. La population avait fui vers le sud. Il ne restait à Chartres que les personnes âgées et les malades. Jean Moulin va alors s’efforcer de répondre à leurs besoins, notamment en termes de ravitaillement, de soins ou d’hygiène. Le 17 juin 1940, les forces allemandes entrent dans Chartres. Elles arrêtent alors Jean Moulin et lui demandent de signer un document falsifié dans lequel les soldats français noirs étaient accusés d’avoir commis des atrocités sur la population civile. Document permettant, on l’a appris par la suite, de masquer les crimes commis par les Allemands eux-mêmes. Jean Moulin refuse de signer ce document malgré les brutalités qu’il subit.
Les historiens considèrent que c’est le premier acte de résistance sur le sol français, puisqu’il s’est passé le 17 juin, un jour avant l’appel du Général de Gaulle. Jean Moulin ne l’a bien évidemment pas entendu, puisque il était prisonnier pour n’avoir pas signé ce protocole d’accord qu’il considérait comme déshonorant pour les tirailleurs sénégalais et pour l’armée française.
L’héritage de Jean Moulin ne se limite pas aux frontières de Chartres. 24 villes liées à son parcours et à son combat se sont regroupées l’année dernière et constituent le réseau des villes Jean Moulin. Dans ce réseau des villes Jean Moulin, on peut citer Lyon, où il a installé son quartier général et qui est devenu la capitale de la Résistance, Londres, Lisbonne, également Montpellier, Nice et bien d’autres encore.
Cette association a pour vocation de réunir un peu plus d’une vingtaine de villes qui ont toutes un rapport très proche avec Jean Moulin, parce qu’il y a vécu, parce qu’il y a travaillé ou parce qu’il y est passé pendant la résistance.
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