La Bible est aujourd’hui le livre le plus diffusé et traduit au monde, et pourtant, son usage et sa perception varient d’un pays à l’autre. Pour mieux comprendre cette diversité, une grande enquête mondiale a été menée par les Sociétés bibliques. Avec plus de 91 000 personnes interrogées dans 85 pays, cette étude d’une ampleur inédite nous permet de mieux comprendre le rapport à la Bible des populations du monde entier.
Il est important de savoir à qui l’on s’adresse quand on travaille autour de la Bible, quand on cherche à la faire connaître, comme c’est notre mission à l’Alliance biblique française et plus largement dans les différentes sociétés bibliques. Il faut savoir à qui l’on s’adresse.
La première phase de cette enquête, réalisée auprès de 150 pays, a permis d’identifier sept groupes de pays au contexte socioreligieux distinct. On constate que l’environnement social et religieux influence la manière dont les populations perçoivent et utilisent la Bible.
L’accès à la Bible varie fortement d’un pays à l’autre. Ces différences s’expliquent en partie par le contexte politique, l’histoire propre à chaque nation, et l’importance que celle-ci a accordée à la Bible au fil du temps. Au-delà de l’aspect spirituel, l’intérêt porté à la Bible peut aussi être culturel : la lire et la comprendre permet souvent de mieux comprendre la société dans laquelle on vit.
Dans de nombreux pays, la religion fait toujours partie du quotidien, et beaucoup de gens croient en Dieu. Fait marquant : plus de 250 millions de non-chrétiens aimeraient en apprendre davantage sur la Bible.
Dans certaines régions où le christianisme a eu une forte influence historique, certaines personnes s’intéressent à la Bible pour mieux comprendre les croyances des chrétiens ou de leurs proches. D’autres sont simplement curieuses de découvrir le contenu de ce livre largement diffusé, même si elles ne sont pas croyantes elles-mêmes.
Dans cette enquête, la France fait partie d’un groupe de 24 pays économiquement développés et historiquement chrétiens. Et pourtant, c’est dans ces pays qu’on retrouve le pourcentage le plus élevé de personnes se déclarant profanes.
Ce sont des pays qui ont été marqués historiquement par le christianisme, mais les années passant, il y a un désintérêt croissant pour la religion, et pour le livre en tant que tel. C’est un défi particulier de réintéresser nos contemporains des pays occidentaux à la Bible.
Bien que l’intérêt pour la Bible soit en déclin en France, elle suscite encore la curiosité. En recherche de sens, de valeur ou d’identité, les enfants et les jeunes sont plus réceptifs aux écrits et récits bibliques.
C’est une des belles surprises de cette enquête. On remarque qu’il y a une curiosité prononcée des jeunes pour la Bible et même, plus largement, pour la spiritualité. Par exemple, le Pass Culture permettant aux jeunes d’accéder à des ouvrages, est aussi utilisé par certains d’entre eux pour se procurer une Bible. Ça témoigne d’un regain d’intérêt pour ce texte.
Malgré sa large diffusion, la Bible reste méconnue dans certaines régions du monde, tandis que l’indifférence progresse dans des pays où la religion occupe de moins en moins de place. Les Sociétés bibliques se trouvent confrontées à deux défis majeurs : le manque de connaissance d’un côté, et le désintérêt croissant de l’autre.
Ce sont deux défis bien différents qui appellent des réponses adaptées. Dans les pays occidentaux, comme la France, marqués par l’indifférence religieuse, le défi est de renouveler le regard sur la Bible, de montrer qu’elle a encore un message à faire passer pour nous aujourd’hui. Dans d’autres régions du monde, notamment en Asie, le principal enjeu est la méconnaissance de la Bible, et il s’agit alors de faire découvrir ce texte malgré des obstacles politiques ou autres.
La Bible est un message d’espérance. Il y a la possibilité d’être relevé, d’être pardonné. On veut encourager chacun à s’intéresser à la Bible et à y puiser ce qu’il pourra y trouver.
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