Si les jeunes filles sont les premières victimes, les garçons ne sont pas épargnés. Les enfants ciblés présentent souvent des vulnérabilités particulières qui les rendent plus exposés.
L’exploitation sexuelle des mineurs concerne des enfants de moins de 18 ans contraints à des prestations sexuelles tarifées, pour des clients majeurs, mais parfois aussi mineurs.
Il n’existe pas de profil sociologique type, mais le point commun des jeunes concernés est la fragilité psychologique, avec des situations de détresse et parfois de harcèlement. La fugue est l’une des portes d’entrée les plus récurrentes dans le système d’exploitation sexuelle, pouvant en être soit la cause, soit la conséquence.
Les réseaux sociaux jouent aujourd’hui un rôle central dans le recrutement des mineurs victimes d’exploitation sexuelle, en permettant aux agresseurs d’entrer facilement en contact avec des jeunes vulnérables. Ce mode d’approche, souvent discret et insidieux, rend les situations particulièrement difficiles à repérer.
Ce recrutement se fait notamment par un phénomène qu’on appelle celui des lover boys : un jeune homme va contacter une jeune fille sur les réseaux sociaux en instaurant un climat romantique et une relation amoureuse. Ce jeune garçon va finir par lui demander des services et la mettre en situation d’exploitation sexuelle pour lui rapporter de l’argent. Malheureusement, il est très difficile d’identifier ces profils. Les réseaux sociaux restent parfois opaques et difficiles à surveiller, pour des raisons évidentes de sécurité des données et de confidentialité.
Heureusement, de nombreux acteurs se mobilisent pour prévenir les violences, protéger les enfants victimes et les accompagner dans leur reconstruction. La prévention repose aujourd’hui sur plusieurs priorités : sensibiliser les jeunes, former les professionnels et mieux informer les familles.
En matière de prévention, ce qui est très important, c’est évidemment d’en parler. Il est également important que les professionnels travaillant avec les jeunes se forment sur ces sujets, pour pouvoir identifier les indices qui pourraient laisser à penser qu’une jeune fille se trouve dans une situation d’exploitation sexuelle. La prévention des fugues est également essentielle, car elle permet de limiter les risques d’exploitation, notamment chez les jeunes filles qui font des fugues répétées.
Il n’existe pas une solution unique, mais un éventail de dispositifs adaptés à chaque situation. Parmi eux, les lieux de répit et les séjours de rupture permettent à certaines jeunes filles de se reconstruire loin des mauvaises influences, avec l’accompagnement de professionnels. Pour d’autres, un soutien renforcé dans leur cadre de vie habituel, via l’aide éducative, peut s’avérer plus adapté. Nous plaidons pour que dans chaque territoire, les acteurs puissent travailler ensemble pour partager les bonnes pratiques.
La cartographie nationale des acteurs engagés permet de mieux structurer les dispositifs existants et de renforcer la coordination entre professionnels de terrain. Elle offre une visibilité accrue aux ressources disponibles pour protéger les mineurs victimes d’exploitation sexuelle et faciliter leur accompagnement.
C’est un outil qui permet d’identifier et de recenser efficacement et rapidement tous les acteurs qui, dans chaque département, peuvent apporter une aide, soit aux jeunes, soit aux professionnels, soit aux familles. L’objectif étant de rompre l’isolement dans lequel certains professionnels ou certains parents se sentent, grâce à l’accès simple à des informations vérifiées. Elle est facilement accessible sur droitdenfance.org.
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