Un père de famille vient de craquer une allumette qu’il tend vers une mèche en coton. La flamme grandit et devient une silhouette qui danse dans la pièce. L’homme approche cette flamme d’une seconde mèche qui s’illumine à son tour. Après avoir allumé le chammach, le « serviteur » en hébreu, cet homme vient d’allumer la première bougie de sa hanoukkiah, un chandelier à neuf branches qui va être au centre de la fête de Hanoukkah.
L’origine de la fête juive de Hanoukkah
Tout commence à Jérusalem, vers 160 avant J.C., alors que la Syrie hellénisée domine sur la Judée-Samarie. Sous Antiochus Epiphane, la circoncision devient interdite, le temple est profané et laissé à l’abandon. L’exaspération des Juifs aboutit à une révolte qui est racontée dans le livre deutérocanonique des Maccabées. C’est Judas Maccabée qui mène la troupe, remporte des victoires et décide de purifier le temple (1 Maccabées 4,36). L’inauguration du temple purifié a lieu le 25 du mois lunaire de Kislev. La tradition contenue dans le Talmud (traité Chabbat 21b), rapporte qu’on ne trouva alors qu’une fiole d’huile marquée du sceau du grand prêtre pour allumer la menorah, le chandelier à sept branches du temple. Le volume d’huile ne permettrait de maintenir la menorah éclairée que pendant une seule journée. Cette huile brûlera en fait pendant huit jours. C’est à ce moment que fut décidé que ce signe serait commémoré chaque année, du 25 du mois Kislev (jour de la dédicace) au 3 de Tèvet, soit huit jours courant décembre (1 Maccabées 4,59). Le choix du 25 de Kislev peut évidemment nous interroger sur le choix du 25 décembre pour la fête chrétienne de Noël. […]