Une religion fondée sur la désacralisation des interdits
Dans le protestantisme, les questions de la sexualité sont abordées sans dogmatisme. La théologie protestante estime que le salut éternel vient d’un don gratuit de Dieu, et non de l’observation stricte de la Loi religieuse. Les interdits et obligations religieuses sont, dès lors, inutiles et leur désacralisation libère le croyant du caractère obsessionnel de leur respect.
En plaçant la responsabilité individuelle face à Dieu au centre de la pensée protestante, les réformateurs abandonnent des interdits comme la mise à l’index du divorce ou l’obligation de célibat des prêtres et ouvrent la porte à une libération des mœurs sexuelles dans le couple.
Le couple, une alliance libre entre deux individus égaux
Pour les protestants, le couple est une libre alliance entre deux individus égaux. Cette conjugalité repose sur la sincérité du couple sur ses sentiments, ses désirs de partager la joie ensemble et sa vie commune. En ce sens, la sexualité et le plaisir apporté sont des composantes à part entière de cette libre-alliance.
Cet engagement de chaque personne à être sincère, consciente de ses actes et autonome ouvre dès lors la voie à la possibilité de nouer un lien amoureux et sexuel sans qu’il ne soit question d’enfants. La sexualité peut alors se résumer à une conversation corporelle entre deux individus qui entretiennent une relation de couple durable et engagée.
Le monde protestant trouve écho à cette perception de la sexualité dans le couple dans la Bible. Le « Cantique des cantiques » décrit le jeu érotique de deux amants tout mettant en évidence l’importance du libre-arbitre de chacun. L’Ecclésiaste, quant à lui, invite l’homme à profiter pleinement de sa femme.