Présente à deux reprises dans le Nouveau Testament, cette prière représente un texte essentiel et unique dans l’histoire du christianisme.

Une prière possédant deux versions

La forme courante du Notre Père se trouve à la fin du chapitre 6 de l’Évangile de Matthieu. Désormais considérée comme la version la plus authentique, il s’agit également de la prière la plus complète. Son autre version apparaît, quant à elle, dans l’Évangile de Luc. Plus épurée, elle a longtemps été considérée comme la prière originelle. La recherche historique impute toutefois le dépouillement du texte à la révision radicale proposée par la traduction de Marcion.

L’exemple type de la prière chrétienne

Unique exemple d’une prière donnée par Jésus, le Notre Père occupe naturellement une place à part pour le croyant. Plus qu’une simple prière à réciter, il s’agit pour les protestants d’un texte à méditer et à faire sien avant de le dire. Pour certains penseurs protestants, le Notre Père fait figure d’un exemple de « bonne prière » donné par le Christ destiné à inspirer les croyants. Il s’agit donc de s’inspirer de sa forme et de son intention afin de créer sa propre prière personnelle.

Formé de sept demandes, dont 3 qui concernent Dieu et 4 les hommes, le Notre Père possède une structure symbolique idéale. Le 7 fait référence aux 7 jours de la création, tandis que le 3 se réfère à la Trinité et le 4 à des caractéristiques terrestres. La prière prend d’abord le soin de louer Dieu avant de lui communiquer les demandes de simple croyant.

Une nouvelle traduction polémique

Depuis 2017, une nouvelle traduction du Notre Père est entrée en application. Sa nouvelle formulation concerne la sixième demande. Anciennement traduite par « Ne nous soumets pas à la tentation », elle devient désormais « Ne nous laisse pas entrer en tentation ». Pour de nombreux protestants, dans la nouvelle version, la traduction du verbe grec eispherein s’éloigne de sa signification réelle et donc de son sens originel dans les écritures. Malgré la controverse, l’Église protestante unie de France recommande l’utilisation de la version « Ne nous laisse pas entrer en tentation ».