De Samuel Vincent qui, dès 1829, souhaitait « que le gouvernement laisse toutes les religions libres et qu’il demeure libre lui-même » à un Ferdinand Buisson qui au nom des principes du christianisme libéral, demande dès 1869 « que dans le plus bref délai possible toutes les Églises soient séparées de l’État », en passant par Frédéric Desmond ou Félix Pécaut, le protestantisme libéral marque l’histoire de la laïcité française. On pourrait même dire que c’est un même mouvement, un même idéal, une même idée qui se décline soit en principe républicain soit en théologie : le point de départ commun est cette conviction que l’être humain a vocation à la liberté.

La première de ces libertés, celle dont peuvent découler toutes les autres, est celle de la conscience. C’est ce sanctuaire inviolable pour lequel il est nécessaire de rester vigilant et de toujours lutter. Entre ceux qui voudraient imposer un ordre moral basé sur une éthique religieuse, par le biais de vêtements qu’il faudrait « corrects », ou par la limitation de parole ou d’expression artistique au nom d’un soi-disant […]