Il n’en est rien. L’auteur est une rabbin française, membre du Mouvement juif libéral de France, qui dirige la rédaction de la revue libérale juive Tenou’a. Après avoir consacré un ouvrage fin et intelligent au féminin (En tenue d’Ève), elle se lance dans une étude sur la fabrique de l’identité au sein du judaïsme.
L’ouvrage, qui se lit aisément, traite du sujet en parcourant trois thèmes : la parentalité, la transmission de l’identité juive et le désir. Lorsqu’elle étudie la parentalité, Delphine Horvilleur évoque, à la fois avec humour et sérieux, le cliché de la mère juive, mais aussi la circoncision et le sens que l’on peut donner à cet acte, ou encore la nécessaire séparation des parents et des enfants. L’auteur s’appuie sur l’exégèse de textes bibliques pour délivrer un message de libération et de responsabilisation, deux piliers pour la construction d’une identité saine et source de vie. Dans un deuxième temps, elle propose une relecture de la transmission de l’identité juive et montre qu’en réalité, ce sont les enfants qui construisent les parents et non l’inverse. Elle se penche aussi, toujours en partant de textes bibliques et de leur interprétation dans la tradition, sur les représentations de la grossesse et de l’embryon véhiculées dans le judaïsme. Toute cette seconde partie de l’ouvrage est aussi instructive qu’elle est prenante, et il n’est nul besoin d’être juif pour se reconnaître dans l’histoire humaine que Delphine Horvilleur raconte. […]