C’est une proposition qui divise déjà. La semaine dernière, pour faire face à l’augmentation des contaminations, la mairie de Paris a proposé au gouvernement un confinement strict mais court dans la capitale afin « d’avoir la perspective de tout rouvrir » ensuite, y compris bars, restaurants et lieux culturels, a affirmé le premier adjoint Emmanuel Grégoire. Pour lui, la situation actuelle sous couvre-feu est « la pire parce que ce sont des demi-mesures avec de mauvais résultats ». « On ne peut pas s’imposer de vivre dans une semi-prison pendant des mois », a-t-il poursuivi.

Mais faut-il confiner trois semaines ? Il s’agit d’une déclinaison parisienne de la stratégie « zéro Covid », mise en œuvre dans des pays asiatiques et en Océanie. L’objectif est de réduire la circulation du virus à un niveau drastiquement bas. Mais, tout d’abord, comme le rappellent les experts, rien ne sert de mettre sous cloche la capitale si les autres départements de l’Ile-de-France ne suivent pas. En effet, les franciliens circulent quotidiennement d’un territoire à un autre. De plus, une fois le confinement levé, Paris risque d’être touchée par les personnes contaminées issues des autres régions de France, au sein desquelles aucun confinement n’aura été imposé. Selon Yves Coppieters, professeur de santé publique de l’Université Libre de Bruxelles, « une décision locale est trop parcellaire ». Pour lui, « une vision ultra localisée ne peut pas marcher face à une pandémie ». Interrogé sur France 2, le médecin urgentiste et chef des urgences de l’hôpital Delafontaine à Saint-Denis, Mathias Wargon, est également dubitatif : « Le problème d’un confinement de trois semaines, c’est qu’on ne sait pas si ça marche », plaide-t-il. « C’est une décision politique, pas une décision médicale (…) La stratégie zéro Covid, c’est un confinement dur avec un tracing dur ».

Pour l’heure, les 8 départements franciliens sont tous sous « surveillance renforcée », susceptibles de faire l’objet de nouvelles mesures restrictives à partir du week-end du 6 mars si la situation continuait à se dégrader. Actuellement, la situation apparaît particulièrement préoccupante en Seine-Saint-Denis, dans le Val-de-Marne et à Paris, où les services de réanimation sont déjà presque saturés, selon le journal Le Monde. Ce lundi 1er mars, la maire de Paris Anne Hidalgo et la présidente de région Valérie Pécresse doivent rencontrer les autorités préfectorales et sanitaires lors de réunions séparées.