D’un côté comme de l’autre, les arguments sont fragiles, plus passionnés que réfléchis. Sert-on la cause des femmes en les soumettant à des interdictions ? Le burkini, invention australienne condamnée par les islamistes radicaux, est-il le signe d’une islamisation envahissante ? La laïcité française ne garantit-elle pas expressément le droit de manifester publiquement sa religion ? Une culture et une identité qui imposeraient un conformisme totalitaire méritent-elles qu’on les défende? L’autorité de l’État et les libertés individuelles sont-elles vraiment en cause ? Ces femmes portent le burkini pour des raisons certainement mauvaises. Les réactions n’en sont pas moins démesurées.

Cette agitation me semble témoigner d’une société où on a de la peine à s’accepter et à se supporter mutuellement, d’une nation que fracturent des angoisses avivées par le terrorisme, d’une classe politique qui à l’approche de l’élection présidentielle ne songe qu’à s’étriper. […]