En pleine pandémie, le vaccin représente la lueur d’espoir… Mais, en France, la campagne de vaccination peine à décoller. Le 21 décembre 2020, l’Agence européenne du médicament a donné son autorisation au vaccin Pfizer/BioNTech et a ainsi donné son feu vert aux 27 pays membres de l’Union européenne pour l’utiliser. Aujourd’hui, le Royaume-Uni, qui fait face à 50 000 nouveaux cas par jour, est à 1,39 dose pour 100 000 habitants, l’Allemagne à 0,3 et la France à 0,0008 dose pour 100 000 habitants. Depuis plus d’une semaine, politiques comme scientifiques disent leur incompréhension voire leur mécontentement face à ce démarrage jugé beaucoup trop lent.

Une affaire complexe

Pour justifier ces faibles chiffres, Alain Fischer, pédiatre et immunologiste, coordinateur de la stratégie vaccinale contre la Covid-19 en France, a souligné la complexité logistique des vaccinations en Ehpad : « Il faut amener le vaccin dans 14 000 établissements, progressivement, un produit qui ne peut se transporter que sur un temps limité à température de +4°C, donc c’est une affaire complexe. » De plus, le vaccin Pfizer/BioNTech nécessite d’être stocké à une température de -70°. Par ailleurs, la France a fait le choix de prendre le temps de recueillir le consentement des résidents des Ehpad et de veiller à la recherche d’éventuelles contre-indications avant de vacciner. Après l’injection, ces patients âgés et fragiles sont gardés en observation pendant une durée minimum de 15 minutes pour s’assurer de l’absence d’effets indésirables précoces. Pour sa part, l’Académie nationale de médecine regrette également un démarrage « très lent ». « Adoptées pour rassurer une opinion publique gagnée par l’hésitation, ces précautions excessives risquent de susciter a contrario une incompréhension croissante vis-à-vis d’une campagne dont le coup d’envoi semble manquer de détermination », alerte-t-elle.