Alors que les campagnes de vaccination sont au démarrage, deux variants du Sars-CoV-2 sont apparus, l’un en Angleterre, l’autre en Afrique du Sud.
Souvenez-vous, peu avant Noël, le 19 décembre, en raison d’un variant plus contagieux de la Covid-19, Londres et le sud-est de l’Angleterre, soit près de 16 millions de personnes, se sont à nouveau reconfinés. Appelé VOC 202012/01 ou ou plus simplement B.1.1.7, le variant britannique serait apparu mi-septembre à Londres ou dans le Kent. Si la décision de reconfinement a été aussi rapide c’est que les premières estimations révélaient que cette nouvelle souche était beaucoup plus contagieuse. Par la suite, d’autres études ont confirmé ces premières estimations. Pour l’heure, il n’est pas prouvé que ce variant provoque des symptômes plus graves. « Les données actuelles fournies par les autorités britanniques rapportent une augmentation du risque de transmission […], mais aucune différence n’est notée à ce jour en termes de pathogénicité (manifestations cliniques, durée de la maladie) ou d’échappement à la réponse immunitaire des personnes déjà infectées », ont pu indiquer le Conseil scientifique français, chargé de conseiller le gouvernement tout en incitant à la prudence. De même, il n’est pas encore possible d’affirmer scientifiquement que les enfants seraient plus touchés par la mutation anglaise.

Une communauté scientifique préoccupée

A peu près au même moment, un autre variant a été observé en Afrique du Sud, appelé 501.V2. Il s’agit déjà de la variante dominante du virus dans les provinces du Cap-Oriental et du Cap-Occidental. Comme le variant anglais, il est plus contagieux. Il préoccupe actuellement la communauté scientifique car celui-ci comporte plus de mutations sur la protéine que le variant britannique. Il pourrait  théoriquement « contourner la protection immunitaire conférée par une infection antérieure ou par la vaccination », explique le Pr François Balloux, de l’University College de Londres.
En ce lundi 11 janvier, les deux variants ont été observés en France mais ne circulent pas de façon importante. Trois clusters à risque du nouveau variant anglais ont été détectés, l’un à Bagneux dans les Hauts-de-Seine,  l’autre près de Rennes en Bretagne et le dernier à Marseille. Pour lutter contre la propagation du variant anglais sur le territoire français, les frontières avec le Royaume-Uni seront fermées « jusqu’à nouvel ordre », a annoncé le Premier ministre Jean Castex lors de sa conférence de presse, jeudi 7 janvier.
A l’avenir, il n’est pas impossible que d’autres variants soient observés dans d’autres partie du globe. « Plus il y a de virus produits, donc de personnes infectées, plus il y a de mutations aléatoires et plus grande est la fréquence de mutations avantageuses pour le virus », rappelle le Professeur Axel Kahn, généticien et président de la Ligue nationale contre le cancer.