Le pasteur Antoine Nouis réagit au décès de Simone Veil.

Dans un livre de dialogue entre Élie Wiesel et Jorge Semprun, les deux écrivains évoquent la mort du dernier survivant des camps avec la conscience qu’à ce moment de l’Histoire une page se tournera. Simone Veil n’est pas la dernière mais, en France, c’était la plus connue des survivants.

Dans l’Israël ancien, les défunts survivaient dans la mémoire de leurs descendants. Si bien que lorsque la dernière personne qui avait connu un ancêtre disparaissait, cela correspondait à une seconde mort.

Ce qui était vrai des vivants l’est de l’Histoire. À l’occasion de la mort de Simone Veil, nous devons entretenir la mémoire de cette page obscure du siècle dernier. Alors que par notre nature, nous avons du mal à voir ce qui fait mal à voir, la mémoire est un impératif. […]