Chers frères et sœurs, ce premier jour de la semaine dont il est question dans l’évangile s’inscrit dans le prolongement de la fête de la Pâque dont la préparation a commencé au moment où Jésus mourait. C’est donc dans le prolongement de cette Pâque juive que l’évangéliste a pensé ce qui est devenu la fête chrétienne de Pâques. Pour le dire plus rapidement, ce récit du dimanche de Pâques est une relecture de la fête juive de Pâques à la lumière de ce que fut le Christ Jésus. Et nous allons constater que l’évangéliste parle de la résurrection de Jésus comme d’une triple Pâque qui signifie « Passage ». Pessah, Pâque, c’est le passage. Et Luc nous parle d’un triple passage.

D’un statut à l’autre

Le premier passage concerne les femmes qui se rendent au tombeau. Ce que dit l’évangéliste, c’est que les femmes ont été les premiers apôtres. Les femmes ont été les premiers témoins de la résurrection et elles ont été les premières à l’annoncer aux disciples qui, eux, étaient enfermés dans leur peur. Cela constitue un véritablement passage d’un statut à l’autre pour des femmes qui n’ont pas toujours voix au chapitre en matière religieuse. Quant à nous, ne faisons pas les malins : il aura fallu 19 siècles à notre Église pour en tenir compte et que les femmes puissent être pasteur. Les femmes peuvent être le symbole des personnes mal considérées dans la société, des personnes dont la valeur n’est pas correctement reconnue, dont l’égalité avec les autres n’est pas encore acquise. Ici, les femmes sont remises sur le devant de la scène. Elles sont décrites comme des personnes responsables, ce qui peut être […]