« La seule arme que nous ayons contre le mal, nous, chrétiens et membres de l’Acat, c’est la prière et l’amour ».
La Nuit des veilleurs est une manifestation organisée chaque année dans la nuit du 25 au 26 juin, par l’Acat, l’action des chrétiens pour l’abolition de la torture. Fondée en 1974, sa mission est de protéger toutes les victimes, combattre la torture, abolir les exécutions capitales. Elle prône le respect de tout être humain qu’il soit libre ou prisonnier. « Elle enracine son action et son combat dans sa foi en référence à l’Évangile et à la Déclaration universelle des droits de l’homme ». La Nuit des veilleurs est une chaîne de prières mondiale et un événement oecuménique unique, une action à la fois individuelle et collective. Cette année le thème retenu est : Mais délivre-nous du mal, Matthieu 6.5-14. L’Acat suggère de se servir du Notre Père comme trame pour le déroulement de cette 14e Nuit. L’année dernière 8 000 personnes ont participé à des veillées sur 250 lieux en France et à l’étranger, essentiellement des catholiques et des protestants. Cette année, l’Acat annonce « la Nuit des veilleurs fait peau neuve ». Depuis le 6 mai, un nouveau site internet est à disposition des utilisateurs, une nouvelle illustration et un nouveau logo pour préparer le 15e anniversaire. Il comporte les photos des victimes et le chemin parcouru par chacun et est plus facile à consulter : il s’agit de « recentrer l’attention sur les victimes et les propositions d’action ».
Site : www.nuitdesveilleurs.fr
2018, le 25 juin, au centre Saint-Paul de Noisiel – paroisse de l’EPU, Lagny, Chelles, Marne-la-Vallée (77) – l’environnement se prête au recueillement et à la méditation. Des tissus de couleurs chatoyantes, éclairés par des bougies en grand nombre, les photos des 10 victimes1 nettement identifiées, sont disposées devant une assemblée d’une soixantaine de personnes réunie pour une veillée de prières. Ensemble on prie pour les 10 victimes, mais chacun privilégie l’une en particulier à laquelle l’Acat fait parvenir ses messages. Chaque victime sait ce qui se passe. L’ambiance est paisible et une « belle place » est faite au silence. Prières et chants rythment la soirée. L’histoire de chaque victime est évoquée. La pasteure Annie Chapon prêche sur le thème de l’année. À des kilomètres, au milieu des oliviers, dans la petite chapelle Notre-Dame de Pépiole à Six-Fours-les-Plages – paroisse de l’EPU Sanary, La Seyne (83) – se tient la même cérémonie. Ornée de banderoles de couleurs, les 10 mêmes photos de victimes sont affichées. C’est une assemblée d’une quarantaine de personnes, « une cérémonie très sobre et très émouvante », nous confie la présidente du consistoire, Marie-Aude Coulomb. Prières, chants, se succèdent. On prie aussi pour les tortionnaires. Dans les deux lieux, ce qui frappe est l’oecuménisme. Les confessions passent après, ce qui unit tous ceux qui prient ensemble est la volonté de sauver des vies. C’est « un beau moment de fraternité », dit-on. Ce qui interpelle aussi est le suivi, car chaque année l’Acat donne des nouvelles des victimes de l’année précédente. Catholiques et protestants dans ces deux lieux ont l’habitude de travailler ensemble. La soirée se termine par un dîner.