Texte de Francis Fey, président des Jardins Ouvriers de Bischheim, avec Hubert Drenns

Brève évasion du côté du faubourg et d’un véritable lieu de mixité sociale et culturelle fréquenté par plus de 22 nationalités différentes répertoriées…

Les jardins ouvriers – dits familiaux aujourd’hui -, dans la banlieue nord à Bischheim, regroupent depuis 82 ans un nombre impressionnant de parcelles – quelque 600 aujourd’hui. Ils sont en majorité cogérés par une société des amis des Jardins Ouvriers de 350 adhérents issus de 22 nationalités différentes. On comprendra l’important rôle social de l’association. Plaisir d’être à l’extérieur, goût du frais produit par ses propres moyens, jardins de fleurs pour le plaisir des yeux et du nez, le jardin c’est tout cela réuni. En fin de compte, un lieu de rencontre, d’échange, d’amitié très souvent. Et le signe d’une communauté entre personnes de tous bords, où il n’y a plus de différences de classe sociale, de religion, de politique ou de nationalité.
Une ouverture envers son prochain, dans un monde où, par ailleurs, les différences s’entrechoquent de toutes parts.

Président de cette belle association, mon souhait est d’apporter un plus à chacune et chacun des membres, de leur faire oublier un peu le quotidien par le simple plaisir de faire du jardinage, de rendre possible l’évasion vers cette nature en voie de disparition. Depuis toujours, notre devise de vie à l’association a été : planter un jardin, c’est planter du bonheur.

Planter, jardiner ? Rien de bien difficile en soi, juste respecter quelques règles simples. Limiter un maximum l’emploi des produits chimiques. En toute quiétude, faire connaissance avec l’environnement de son jardin : la bonne plante au bon endroit s’épanouit et demande moins de soins. Travailler au seau d’arrosage, de préférence à l’eau de pluie. Accepter de redonner ses droits à la nature et ne pas viser à tout prix la perfection… C’est à ce prix que vous verrez revenir au jardin des hôtes bienvenus, comme les abeilles, les oiseaux, les papillons, les hérissons…

Un constat : avec un simple petit lopin de terre planté de produits frais et sains, on arrivera à une certaine économie dans le budget familial. Et puis nous ne perdons jamais de vue que, pour perdurer dans ce plaisir du jardinage, il nous faut tous agir ensemble pour l’avenir, donner une vraie image de partage en passant au jardin des journées enrichissantes, avec nos familles, nos voisins, nos amis. Pour que demain soit aussi porteur d’espérance, tant au niveau du savoir faire potager ou floral, qu’au niveau des échanges humains.