Il a du pain sur la planche. Investi président du Brésil pour la troisième fois, dimanche 1er janvier 2023, Luiz Inacio Lula da Silva, dit Lula, 77 ans, entame un mandat plein de défis. Élu d’une courte tête (50,9% des voix), le 30 octobre dernier, face au président sortant d’extrême droite, Jair Bolsonaro, Lula, déjà chef de l’État entre 2003 et 2010, reprend les rênes d’un pays complètement divisé et fracturé. Son vice-président, Geraldo Alckmin, estime qu’une “tâche herculéenne” attend Lula à la tête de ce pays de 215 millions d’habitants.
Car, pour le camp de Lula, cité par TV5 Monde, les quatre années de “gestion irresponsable” sous Jair Bolsonaro ont mis le Brésil dans un état exsangue. Les partisans du nouveau président Lula déplorent “une situation de pénurie” et des “retours en arrière” dans plusieurs domaines, tels que le social, l’éducation, la santé et l’environnement.
“La démocratie pour toujours”
Dans son discours face au Congrès, rapporte Le Monde, Lula a lancé vouloir “reconstruire le pays, avec le peuple brésilien”. Il n’a pas mâché ses mots, dénonçant le bilan “désastreux” de son prédécesseur qui, selon lui, a “épuisé les ressources de la santé, démantelé l’éducation, la culture, la science et la technologie et détruit la protection de l’environnement.” Il a par ailleurs affirmé son objectif de “déforestation zéro en Amazonie.”
Pour la journaliste et ancienne ministre Helena Chagas, interrogée par Libération, sous Bolsonaro, “la démocratie s’est dégradée.” Elle estime que “le grand défi de Lula, qui doit pacifier un pays très divisé, consistera à détricoter les mesures les plus emblématiques du bolsonarisme sans donner l’impression de prendre une revanche sur le camp adverse. Pour cela, il devra gagner la confiance de l’assise non radicalisée de Bolsonaro, qui constitue en réalité la majorité de ses électeurs”. Le jour de son investiture, Lula, cité par Le Monde, l’a assuré : “Nous ne portons aucun esprit de revanche contre ceux qui ont tenté d’asservir la nation à leurs desseins personnels et idéologiques”. Et de marteler : “Aujourd’hui, après ce terrible défi que nous avons surmonté, nous devons dire : la démocratie pour toujours !”