La Conférence de Dubaï sur les changements climatiques (COP 28) était l’événement le plus attendu de l’année en faveur du climat. Ce sommet international, organisé par l’ONU, a ouvert jeudi 30 novembre. Il s’agit de la première conférence qui permettra aux États de faire le bilan de leurs engagements depuis la signature de l’accord de Paris en 2015 pour limiter le réchauffement climatique à +1,5°C voire 2° C. Après cette première journée, des mesures phares sont déjà ressorties.

Libération a fait un récapitulatif, en commençant par mentionner son président, le Sultan Al-Jaber, ministre de l’Industrie au sein du gouvernement des Émirats arabes unis, le pays où se tient la COP. Le sultan a exhorté les pays membres à trouver un terrain d’entente sur les politiques à mettre en place pour atteindre les objectifs climatiques mondiaux. Le PDG de la compagnie pétrolière nationale des Émirats a alors salué le choix de la présidence de « dialoguer de manière proactive avec les compagnies pétrolières et gazières », ajoutant qu’il y avait eu de « nombreuses discussions difficiles ».

Un des premiers pays producteurs de pétrole

Cette déclaration alimente déjà la polémique autour de la COP28, car de nombreux associations écologistes reprochent à l’événement d’être organisé par le « pays du pétrole ». Les Émirats sont en effet l’un des dix premiers pays producteurs de pétrole au monde, et les combustibles fossiles représentent 80% des émissions de gaz à effet de serre de la planète.

Dès leur arrivée à la COP28, une partie des participants ont été logés devant une vue surprenante, en pleine conférence pour le climat. Le HuffPost relaie par exemple les tweets de la militante canadienne pour l’environnement Tzeporah Berman, dont l’hôtel luxueux donne sur l’une des plus grandes installations de production d’électricité au gaz naturel au monde.

Le fonds de pertes et dommages

Pendant la conférence, les pays participant ont concrétisé la mise en œuvre du fonds « pertes et dommages », poursuit Libération. Ce projet de fonds vise à soutenir financièrement les pays pauvres, qui sont particulièrement touchés par le réchauffement climatique alors qu’ils sont peu polluants. La décision a déclenché une ovation dans la salle : elle est historique car elle permet de mettre en œuvre ce qui a été réfléchi à la COP27 en Égypte, l’année précédente. Le fonds avait été approuvé sur le principe mais le détail du système n’avait pas été défini.

Les Émirats arabes unis se sont engagés à verser près de 100 millions d’euros dans le fonds « pertes et dommages » pour les pays les plus pauvres. L’Allemagne a ensuite annoncé 100 millions de dollars supplémentaires, puis le Royaume-Uni, 60 millions de livres sterling. La mesure n’est pas contraignante et se fait à la bonne volonté des pays développés. Une première journée hautement symbolique pour la réduction des inégalités mondiales, donc, mais qui met en doute le caractère contraignant des réflexions à venir.