Pendant les élections, la guerre en Ukraine continue avec son lot de massacres, de destructions et d’horreurs. Dès le commencement, nous avons souligné son caractère diabolique, les faits confirment ce jugement. Même si le tyran Poutine annexe un morceau de l’Ukraine, que gagnera-t-il ? Une région dévastée, peuplée de familles détruites, d’hommes et de femmes qui vouent à la Russie une haine qui mettra des décennies à se résorber. L’agression de l’Ukraine est une faute et une erreur. Même si les raisons qui ont conduit Poutine à attaquer son voisin avaient la moindre valeur, ce serait une énorme bêtise comme le disait Simone Weil : « Une victoire est plus ou moins juste non pas en fonction de la cause qui a fait prendre les armes, mais en fonction de l’ordre qui s’établit une fois les armes déposées. L’écrasement du vaincu est non seulement toujours injuste, mais aussi toujours funeste à tous, vaincus, vainqueurs et spectateurs. »
Une abstention préoccupante
La guerre n’apporte que le malheur aux deux pays et une fois qu’elle est commencée, il est difficile de l’arrêter. Plus elle coûte cher en argent, en souffrances et en vies humaines, plus les belligérants veulent continuer dans une quête illusoire des dividendes de leurs sacrifices. Il faut pourtant l’arrêter car comme le disait un militaire : « La guerre, c’est le sang, la souffrance, les visages brûlés, les yeux agrandis par la fièvre, la pluie, la boue, les excréments, les ordures, les rats qui courent sur les corps, les blessures monstrueuses, les femmes et les enfants transformés en charogne. »
La guerre en Ukraine nous rappelle que l’histoire est tragique et nous nous sentons démunis face au déferlement du mal. L’attitude de Moscou nous fait toucher du doigt le privilège que nous avons de vivre dans un pays qui a une presse libre, une justice indépendante, des élections honnêtes, une opinion publique qui peut s’exprimer. Nous sommes invités à le faire cette semaine en allant voter. Au regard de la situation internationale, l’abstention record de dimanche dernier est particulièrement préoccupante. Comment comprendre que plus de la moitié des Français sont allés à la pêche au lieu d’aller voter ? Comment leur expliquer que la démocratie est la première des protections contre la tyrannie ?