De moins en moins de bébés. La natalité ne cesse de baisser en France. En onze ans, entre 2011 et 2022, le nombre de naissances a chuté de 10%. L’Insee a dévoilé ce mardi 16 janvier les chiffres de la natalité en France avec le bilan démographique de l’année 2023. En un an, les naissances ont diminué de près de 7% avec 48 000 naissances de moins qu’en 2022, pour un total de moins de 700 000 bébés durant l’année.
Cette baisse n’est pas nouvelle, ils ne créent pas la surprise, mais c’est la première fois que cet indicateur est aussi bas depuis la Seconde Guerre mondiale, “hormis en 1993 et 1994”, rappelle l’Insee. Comme l’indique Libération, qui cite le rapport de l’Insee, cette baisse s’explique par le fait que les parents attendent de plus en plus tard pour faire des enfants. L’âge moyen des mères au moment de l’accouchement se situe à 31 ans, alors qu’il était de 28 ans en 1994.
Une baisse qui bouleverse l’économie
Ces chiffres ont un impact important sur l’économie française. Comme l’indique Maxime Sbaihi, auteur d’un essai sur Le grand vieillissement (L’Observatoire), cité par Ouest-France, “cette grande démission dans les maternités bouleverse l’économie”. Afin de bien comprendre la problématique, il faut comprendre que les effets de cette baisse ne sont pas les mêmes à court et à long terme.
À court terme, la baisse des naissances se traduit par moins de jeunes dans le système scolaire, et donc moins de dépenses au niveau de l’éducation. Mais sur le long terme, la population qui est en âge de travailler est moins nombreuse, ce qui a un impact sur les comptes publics, surtout que le nombre de retraités augmente, et donc les dépenses liées aux retraites et à la santé aussi. Cela provoque également des pénuries de main-d’œuvre, affectant de nombreuses entreprises qui ressentent déjà le manque.
Des stratagèmes inefficaces sur le long terme
Certains secteurs tentent de s’adapter, comme celui du jouet qui s’ouvre aux séniors et où cette baisse de la natalité provoque une baisse des ventes de l’ordre de 1,4% sur un marché qui pèse 4,2 milliards d’euros, comme l’explique Christophe Drevet, directeur général de la Fédération française des industries Jouet Puériculture (FJP), interviewé par Ouest-France. Mais ce dernier indique que, malgré ces tentatives de diversification afin de combler la baisse, “ces stratégies ne pourront pas éternellement compenser la dénatalité”.
Si certains secteurs tirent à l’inverse profit de ces évolutions démographiques, comme les constructeurs automobiles qui fabriquent des véhicules adaptés à une population vieillissante, “ces évolutions ne sont pas anticipées par une majorité d’entreprises”, explique Franck Lehuédé, directeur d’études au Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc).
Les facteurs responsables de cette baisse de natalité sont multiples, sans que l’on puisse précisément en mesurer le poids. Les spécialistes parlent de la hausse des prix alimentaires et de l’énergie, qui impacte le budget des ménages, mais aussi des guerres en Ukraine, à Gaza ou encore de la crise climatique. En général, l’incertitude actuelle empêche certains couples de se projeter.