L’Union européenne (UE) a annoncé mardi 20 mai qu’elle allait réexaminer l’accord d’association conclu avec Israël en 1995 et entré en vigueur en l’an 2000, à la lumière de l’intensification des bombardements de l’État hébreu sur la bande de Gaza. C’est par le biais de Kaja Kallas, cheffe de la diplomatie européenne, que cette intention de l’UE a été dévoilée après la réunion des ministres des Affaires étrangères à Bruxelles, comme le relève BFM TV. À l’initiative des Pays-Bas, ce réexamen concerne l’article 2 dudit accord, celui-là même qui porte sur le respect des droits humains.

L’Occident se dresse face à l’urgence dans la bande de Gaza

« Il existe une forte majorité en faveur du réexamen de l’article 2 de notre accord d’association avec Israël. Nous allons donc nous lancer dans cet exercice« , a déclaré hier Kaja Kallas. Elle souligne au passage que deux tiers des pays membres de l’UE, dont la France, ont emboîté le pas aux Néerlandais pour soutenir cette révision, selon RFI. Une initiative d’autant plus marquante alors que ces derniers soutenaient jusqu’ici le gouvernement de Benyamin Netanyahou, à l’instar de l’Allemagne et de l’Italie, qui se sont toutefois prononcés contre tandis que la Hongrie et son Premier ministre Viktor Orban ont été les seuls à faire jouer leur veto.

« Nous rejetons totalement l’orientation [de l’annonce de Kaja Kallas], qui reflète une incompréhension totale de la réalité complexe à laquelle Israël est confronté » et « encourage le Hamas à rester sur ses positions« , a réagi Oren Marmorstein, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, comme on peut le lire sur le site du média TRT Global, basé en Turquie. Cette déclaration intervient alors que vingt-deux pays ont parallèlement exigé « une reprise complète de l’aide à la bande de Gaza immédiatement » alors que seuls cinq camions de nourriture ont été autorisés à pénétrer sur la bande de Gaza lundi 19 mai. Parmi ces États figurent la France, l’Allemagne, le Canada, le Japon, l’Australie ou encore le Royaume-Uni. France 24 révèle d’ailleurs que ce dernier a annoncé de son côté convoquer l’ambassadrice israélienne en terres britanniques et suspendre les négociations autour d’un potentiel accord de libre-échange avec l’État hébreu.