“2024 sera l’année de l’adaptation.” Avec cette déclaration, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, a réuni mardi 23 janvier des élus et des experts afin de débattre de l’adaptation. Comme l’explique franceinfo, ce terme recouvre les actions à entreprendre pour se préparer à faire face aux effets du changement climatique. Le ministre a notamment évoqué les résultats d’un sondage commandé par son ministère à l’institut Toluna et Harris Interactive, intitulé “Les Français et l’adaptation au changement climatique”.
Le réchauffement : la deuxième préoccupation des Français
Au sein de ce sondage, on apprend, entre autres, que le réchauffement est la deuxième préoccupation des Français, derrière le pouvoir d’achat et devant l’insécurité et le système de santé. Les plus de 35 ans, les Français ayant les revenus les plus importants ou les plus diplômés sont les plus inquiets. L’étude indique aussi que “neuf Français sur dix estiment qu’il faudra changer nos habitudes de vie pour faire face aux effets du changement climatique”. Plus de trois répondants sur quatre (76 %) déclarent avoir adapté leur mode de vie durant les fortes chaleurs et 73 % ont diminué leur consommation d’eau. Mais pour 93 % d’entre eux, il serait préférable que des actions soient mises en place afin de s’adapter au changement climatique.
Certaines solutions proposées par l’étude sont jugées plus prioritaires par les sondés, comme le fait de développer la végétation en ville, de renforcer les infrastructures prioritaires, de faire des travaux dans le logement, de remplacer certaines productions agricoles ou d’élevage. Cela n’empêche pas 59 % des personnes interrogées d’estimer “qu’il n’y a pas assez d’actions mises en place pour adapter le pays au changement climatique”.
Alors que le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec) a annoncé que son 7e cycle de travail accorderait une part importante à la question de l’adaptation à la hausse des températures moyennes mondiales, le Gouvernement a invité ce mardi 23 janvier plus de trois cent cinquante experts, élus, scientifiques, acteurs économiques et de la société civile afin de débattre d’un futur plan abordant un possible réchauffement à +4°.
Une cinquantaine de mesures
Comme l’indique La Dépêche, Christophe Béchu a expliqué le choix de la France de prendre en compte ce scénario : “Compte tenu des trajectoires de baisse des émissions de gaz à effet de serre qui existent sur le plan mondial, le consensus du Giec, de l’Onu, des experts et des scientifiques dit que nous ne sommes pas sur la bonne trajectoire. Et cette trajectoire entre 2,8° et 3,2° de réchauffement contre le 1,5° de l’accord de Paris nous amène à devoir préparer notre pays à des scénarios qui pourraient être une augmentation de la température chez nous de 4°.” Il s’est également réjoui qu’en 2023 la baisse des émissions françaises ait été de 4 à 4,5 %, et a tout de même estimé que la France devait impérativement se doter d’un plan d’adaptation.
Grâce à une cinquantaine de mesures, ce dernier devra assurer la protection des personnes et des territoires, la résilience de l’économie, la préservation des milieux naturels et la poursuite de la diminution des émissions de gaz à effet de serre. Fin février, une réunion gouvernementale autour du Premier ministre aura lieu afin d’arbitrer les grandes lignes et les grandes mesures de ce plan d’adaptation au changement climatique. Puis le public sera consulté avant la publication du plan au début de l’été.