Au bout de cinq jours organisés à Istanbul, en Turquie, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) a adopté le programme de son prochain cycle de travail. Ce programme doit déterminer l’orientation de toute une partie de la production scientifique mondiale, comme le rappelle Ouest-France.

Au terme de cette réunion réunissant les délégués de cent vingt pays représentés – il aura fallu quatre jours de débats et une nuit supplémentaire de négociations pour trouver un consensus –, on sait désormais que les trois différents groupes d’études (quantification du réchauffement climatique, étude de ses conséquences et des vulnérabilités de nos sociétés, études des moyens de limiter le réchauffement) produiront un rapport distinct. Comme l’explique Geo, le 7e cycle du Giec suivra donc le modèle du précédent, achevé en 2023. Ses conclusions seront ensuite résumées dans un rapport de synthèse, attendu pour 2029.

Des rapports tardifs selon des scientifiques et des écologistes

Et ce, malgré les réclamations des scientifiques et des écologistes qui demandaient des rapports plus rapides, afin d’être en phase avec l’urgence de la réduction des émissions de gaz à effet de serre et d’alimenter les négociations climatiques annuelles cruciales. Dans son communiqué, le Giec explique que ces rapports auront pour but d’abonder “les réflexions des États” en amont de la présentation du prochain état des lieux mondial des émissions de gaz à effet de serre, prévu en 2028. Jim Skea, président du Giec, a indiqué que dans ce septième cycle, “l’accent était mis sur l’adaptation au changement climatique”. Ainsi, le Giec établira des indicateurs et des recommandations afin de mesurer les efforts d’adaptation aux inondations ou à la sécheresse, aux changements d’agriculture…

Les délégués du Giec ont aussi validé la rédaction d’un rapport spécial sur le réchauffement climatique dans les villes. Une étude très attendue, prévue pour 2027, tant les conséquences seront importantes à cause du phénomène d’îlot de chaleur urbaine. Le climatologue Robert Vautard, coprésident du premier groupe de travail, a expliqué à l’AFP : “Ce rapport est extrêmement important, car il y a des solutions pour l’adaptation des villes et pour la réduction de leurs émissions qui peuvent être mises en place rapidement au niveau local, sans besoin d’attendre un accord international.”

Des rapports méthodologiques, ayant pour but d’aider les États dans certaines démarches liées au réchauffement climatique, s’ajoutent à ces rapports sur le fond. Les technologies de captage et d’élimination du dioxyde de carbone, qui sont de véritables enjeux dans les sphères politiques et scientifiques, seront également abordées par ces rapports pédagogiques.