Le Big Data, c’est 203 milliards de dollars, en chiffre d’affaire par an, de vente d’informations sur vous et moi, récoltées avec plus ou moins notre consentement ! 1 Mo d’informations (c’est-à-dire un Mégaoctet de mégadonnées numériques) sont stockées sur moi chaque seconde en moyenne sur des ordinateurs géants. On enregistre des faits aussi anodins que le nombre de paquets de pâtes que j’achète chaque mois, jusqu’à l’orientation des journaux que je consulte sur internet en passant par le trajet que j’emprunte pour amener mes enfants à l’école. Et tout cela est vendu à prix d’or pour faire de moi une cible identifiable.
Autant dire que cela rapporte gros ! Les fameuses GAFAM (Google Amazon Facebook Apple Microsoft) tirent une large partie de leur revenu des ventes de ces informations à propos de nous à des clients désireux de les exploiter afin de : « mieux nous cerner pour mieux nous servir » !
Et, que nous le voulions ou non, nous baignons déjà dedans, à moins de n’utiliser aucun GPS, aucun smartphone, ni carte bleue, ce qui, il faut l’avouer, à tendance à devenir compliqué en 2020. Et si, de prime abord, on peut se dire qu’il n’y a pas de quoi fouetter un chat et qu’ils peuvent bien regarder la marque de mes pâtes si cela les intéresse, il y a derrière cela des enjeux éthiques et de justice qui n’ont rien à envier à ceux que nous présentent les débats sur les GPA ou l’euthanasie. Au fond, n’est-ce pas la question de la dignité humaine, de la nature humaine et du sens de ce que nous faisons qui est posée ? Descartes entamait sa dialectique par la fameuse déclaration : « Je pense, donc je suis ». Aujourd’hui, la tendance nous pousse à réfléchir autrement : « Je consomme, donc je vaux ». Encore ici, l’Église de Jésus-Christ ne peut faire l’impasse sur une réflexion éclairée sur une technologie qui va structurer en profondeur le monde de demain, ou plutôt d’aujourd’hui, pour y proclamer une parole prophétique.