Toutefois, ce n’est qu’en 1929 que la première pasteure a été consacrée à Genève.

« La Réforme est, à priori, une histoire d’homme », lâche Lauriane Savoy, assistante-doctorante en théologie pratique à l’Université de Genève, lors d’une conférence publique au Musée international de la Réforme (MIR) sur «les femmes et la Réforme ». Si le rôle de ces dernières à cette période est peu connu, la Réforme modifie la condition de la gent féminine au niveau de l’instruction, du mariage et du rapport à la Vierge, entre autres. Une percée à double tranchant. « Les réformateurs se sont presque tous mariés pour être des modèles d’intégration de la foi dans la société », souligne Lauriane Savoy. Clercs défroqués pour la plupart, ces théologiens ont souvent épousé des femmes qui avaient elles-mêmes quitté le couvent pour les retrouver. « A leurs côtés, l’épouse est une partenaire dans le monde. Notons toutefois l’ambivalence du mariage où la réclusion dans un couvent est parfois remplacée par celle du mari », ajoute la théologienne devant une salle comble du MIR, mercredi 8 mars.

Quant à l’instruction pour tous, « elle devait permettre à chacune et chacun de lire la Bible ». « Les réformateurs ont clairement prôné un développement de l’instruction, mais en réalité, la recherche actuelle a montré que le taux d’alphabétisation était plus ou moins équivalent dans les villages catholiques et protestants », souligne Lauriane Savoy. Si les grandes figures de la Réforme ont permis au public d’accéder aux textes, elles ont également lutté contre la piété catholique, notamment le […]