Au printemps dernier, j’ai écrit une série de 7 articles autour de la question : Le Covid est-il une punition de Dieu ? Ce qui était sous-entendu derrière la question est que la santé est l’état normal et que la maladie et les épidémies sont des exceptions dont il faudrait trouver la raison. Alors on accuse, Dieu, les Chinois, la mondialisation, la crise écologique…
Et si on pensait autrement ?
Dans ses Antimémoires André Malraux écrit que, si le mal est une question pour les croyants, pour les non-croyants comme lui c’est le bien qui est une énigme. En prenant l’exemple des femmes polonaises qui, pendant la guerre, allaient dans la forêt où leurs maris travaillaient dans les camps soviétiques afin de leur apporter de la nourriture qu’elles cachaient dans leur corsage, il écrit : « S’il est vrai que, pour un esprit religieux, les camps, comme le supplice d’un enfant innocent par une brute, posent la suprême énigme, il est aussi vrai que, pour un esprit agnostique, la même énigme surgit avec le premier acte de pitié, d’héroïsme ou d’amour. »
Plutôt que de chercher Dieu dans les causes du Covid, pourquoi ne pas le voir dans les solutions ?
Je vois Dieu dans le dévouement incroyable des soignants, et je pense aux médecins, aux infirmières, aux aides-soignantes, aux femmes de salles, aux agents funéraires….
Je vois Dieu dans une société qui a été capable d’arrêter son économie pour protéger ses anciens et éviter qu’un seul malade ne puisse pas être pris en charge médicalement.
Je vois Dieu dans le génie de l’humain qui a été capable de produire à des centaines de millions d’exemplaires des vaccins contre un virus en à peine dix-huit mois.
Je vois Dieu dans les élans de générosité des hommes et des femmes qui ont fourni des repas aux étudiants, qui sont allés au-devant des isolés, qui ont cherché des solutions dans des nouvelles associations.
Je vois Dieu dans l’imagination dont ont su faire preuve, les entreprises, les associations et les Églises pour inventer de nouvelles formules afin de répondre aux contraintes des différents confinements.
L’histoire n’est pas terminée et il est possible que l’épidémie redémarre avec de nouveaux variants, mais ce que j’ai vu de l’humain ces derniers mois me laisse penser que nos sociétés sauront répondre à ces nouveaux défis.