Entre religion et dérèglement climatique, il y a des liens; et si, il y a dix ans, ces derniers ne paraissaient pas évidents, le paradigme a désormais changé. Une série d’études éclaire ces mutations (voir encadré). L’Université de Bâle s’est ainsi penchée sur 3000 communautés religieuses de Suisse, avec un questionnaire rempli par 1395 d’entre elles, puis une trentaine d’entretiens qualitatifs avec des représentant·es religieu·ses. Les chercheurs ont répertorié trois types d’engagements écologiques: matériel (investissement dans les infrastructures, mise en œuvre d’habitudes respectueuses de l’environnement), campagnes externes (prises de position publiques, organisation d’événements), diffusion interne (sensibilisation des communautés).

Les réformés très engagés

Très clairement, le fait d’appartenir à une des dénominations établies facilite l’engagement pour l’écologie, quelle qu’en soit la forme. Reconnues dans la société suisse, disposant d’un statut spécial et – dans la majorité des cantons – d’un financement par des impôts ecclésiastiques et d’une proximité avec l’administration étatique, les Eglises catholiques et réformées disposent d’un avantage en la matière. Les communautés réformées sont comparativement les plus loquaces publiquement sur […]