Né en 1913, le philosophe français Paul Ricœur a constamment dialogué avec les sciences humaines et sociales. Il s’intéresse également à l’existentialisme chrétien et à la théologie protestante, rappelle Mon Calendrier protestant. Son œuvre est axée autour des concepts de sens, de subjectivité et d’interprétation, notamment dans la littérature et l’histoire. Il reçoit en 2003 le prix paul VI, qui récompense des penseurs qui ont “profondément senti les inquiétudes et les espérances de l’homme contemporain en s’efforçant d’en connaître et d’en comprendre les expériences pour les conduire à la lumière du message chrétien”.
Homme drôle et facétieux, protestant vivant profondément sa foi dans l’intimité, la vie de Paul Ricœur débute dans le deuil. Sa mère meurt à sa naissance. Puis son père disparaît pendant la Grande Guerre. Avec sa sœur, il est confié aux soins de sa tante Adèle qui part s’installer à Rennes où vivent déjà les grands-parents de deux enfants. Lecteur insatiable, le jeune Paul Ricœur se tourne rapidement vers la philosophie. Celui qui se passionne pour Husserl, fréquente le philosophe chrétien Gabriel Marcel. Après son mariage avec Simone, il commence à enseigner à Colmar, avant d’être convoqué sous les drapeaux en 1939. Fait prisonnier, il reste enfermé pendant quatre ans de captivité. Durant cette période, Paul Ricœur se protège par un intense travail intellectuel, autour du philosophe juif Husserl, bien qu’interdit par les nazis.
De nouvelles pensées
De retour en France, il entame une brillante carrière universitaire qui le conduit jusqu’à […]