La parole

Tout m’est permis, mais tout ne convient pas. Tout m’est permis, mais moi je ne me laisserai asservir par rien.

La Bible, 1ère lettre de Paul aux Corinthiens, ch. 6, v. 12

Chemin de réflexion

Pour que fraternité rime avec liberté

Les trois termes de la devise de notre république se retrouvent dans la Bible. Jésus-Christ affirme que si c’est lui qui nous libère de nos mauvais désirs, nous serons réellement libres. Jacques, son frère, nous rappelle que Dieu ne fait pas de favoritisme et met en garde de ne pas privilégier les riches au détriment des pauvres : c’est bien une exigence d’égalité. Enfin, la fraternité se retrouve tout au long du Nouveau Testament puisque les chrétiens s’appelaient (et s’appellent encore) « frères et sœurs ». De plus, à ceux qui l’écoutent et mettent en pratique sa Parole, le Christ a fait cette promesse qu’ils constituent sa véritable famille, ses frères et ses sœurs.
Le mot « contrôle », dont on parle beaucoup en cette période de pandémie, peut sembler contradictoire avec notre devise. Pourtant, quelle serait la réalité de ces trois mots si nous n’acceptions aucun contrôle ? Beaucoup se laisseraient emprisonner par leurs désirs et vivraient comme bon leur semble, au mépris de la volonté de Dieu et souvent au détriment des autres.
Ne nous laissons pas asservir ainsi mais cherchons et trouvons en Christ la véritable liberté, l’égalité et la fraternité !

Bruno Landais et Mario Holderbaum. Église tzigane Vie et Lumière

 

L’autre, une priorité

Au premier siècle de notre ère, certains chrétiens de la ville de Corinthe font preuve de débauche. L’apôtre Paul mesure le malentendu que l’annonce de la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ peut engendrer. Cette Bonne Nouvelle libère des règles religieuses, tels que les interdits alimentaires, et fait du chrétien un humain libre devant Dieu. Mais l’apôtre Paul clarifie de quelle liberté il s’agit vraiment. Tout est permis, mais tout ne convient pas, écrit-il, c’est-à-dire que tout ne rassemble pas, tout n’aide pas à porter ensemble le poids de l’existence, tout n’est pas avantageux pour le vivre ensemble.
Paul souligne le souci du collectif dans la liberté, une façon de faire entendre à nouveau l’appel de Jésus à l’amour pour autrui, l’amour qui fait dire : il est bon que tu sois là, que tu existes à mes côtés. Gardons-nous aujourd’hui le souci de l’autre comme souci premier ? Dans nos choix individuels de vie, tenons-nous compte encore des autres ?

Bertrand Marchand, pasteur. Église protestante unie de France

 

La liberté, pour quoi faire ?

L’exercice de la liberté individuelle est un objectif devenu central dans nos sociétés occidentales. Dieu nous a effectivement offert la faculté de faire des choix et l’État démocratique est supposé garantir ce droit comme un absolu juridique. Mais pour un chrétien, la liberté n’est pas un objectif en soi, mais un moyen, un « superpouvoir » pouvant mener, par son usage, à choisir d’aimer son prochain, d’en être le gardien et de se tourner finalement vers son créateur. Ce qui me semble central, c’est que ce cadeau inconditionnel de Dieu implique automatiquement une confiance accordée à l’homme, le pari qu’il en fasse un usage utile. En ce sens la liberté exclut le contrôle.
L’État, dépourvu de ce fondement du geste d’amour envers l’homme, plutôt que d’assumer les risques de la confiance, impose un contrôle. Par le biais du passe sanitaire, ce contrôle n’est plus aléatoire et a posteriori, comme c’est le cas dans l’application de la plupart des lois, mais systématique et a priori. Que devient la devise de notre République dans tout cela ?

Bruno Carles, directeur. Refuge protestant, Mazamet

 

Des mots pour prier

Seigneur, Apprends-moi la liberté selon ta définition et non celle du monde.
Une expression glanée dans ma lecture de la Bible m’a touché(e) : « la liberté des enfants de Dieu ».
Oui, Seigneur, je veux bien devenir ton enfant afin de connaître cette liberté.
Je désire être libre de ce que les autres peuvent dire de moi, libre aussi par rapport à la peur de perdre ce qui m’est précieux.
Libre pourquoi ? parce que j’ai confiance en Toi, comme le petit enfant a confiance en son père et sa mère.
Amen