Comme chaque année Noël revient avec son lot de questionnements. Pris à partie entre spiritualité et consumérisme, cette tradition peine de plus en plus chaque année à s’habiller pour la circonstance, ou peut-être est-ce nous qui avons de plus en plus de mal à savoir comment décorer ces dernières semaines de l’automne sans éprouver de conflit intérieur ou de culpabilité. Entre fête de famille ou overdose de consumérisme, crise budgétaire pour aligner les cadeaux sous le sapin et tirage au sort pour passer Noël avec sa belle-famille ou chez soi, on peut avoir l’impression que Noël se vit sous pression. Noël devient alors un champ de bataille où philosophies, théologies et idéologies s’affrontent parfois jusque dans la sphère familiale où les conflits émergent et la fête prend des allures de règlements de compte. Il se peut alors que pour contenter tout le monde, personne ne vit rien pleinement de peur de devoir le vivre seul. Et, une fois les emballages cartons recyclés, on craint qu’il reste une vague impression d’être passé à côté de ce qu’on cherchait à vivre vraiment…

Pourtant, si Dieu a fait quelque chose de remarquable à Noël, c’est bien cela : dépasser ce qui nous sépare pour nous rejoindre malgré tout ! Car c’est dans la relation que se trouve la restauration… de la relation. Si l’on ne se parle plus, si l’on ne se voit plus, aucune restauration de relation n’est possible. Dieu, sans cesser d’être lui-même, nous rejoint pour nous retrouver. Il verra un peu plus tard pour régler son différend avec nous. D’abord, il vient chez nous. Il y a peut-être, là encore, une piste pour vivre Noël simplement. Le but est-il la fête en soi, ou les personnes qui y seront ? Si le but est de vivre Noël comme on comprend qu’il doit être vécu, il y a fort à parier qu’au fil des années, le cercle qui m’entoure fonde comme les calottes glaciaires : lentement mais sûrement ! Si le but c’est d’être vraiment avec ceux que je retrouve, autour d’une bible ou d’un sapin ou d’une table de réveillon, alors la liberté est grande pour tous les chrétiens. Comme dirait le maître : le sabbat a été fait pour l’homme et non l’homme pour le sabbat.

« Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, soit que vous fassiez quelqu’autre chose, faites tout pour la gloire de Dieu. » 1 Corinthiens 10v.31

Joyeux Noël !