En marge des manifestations de rues, des casseurs détruisent vitrines, terrasses de café, mobilier urbain, etc. Ils se moquent, paraît-il, des revendications que la manifestation entend exprimer. En marge des matchs de football, des hooligans s’affrontent bestialement. La compétition sportive, nous dit-on, les intéresse peu ; ce qu’ils veulent, c’est frapper. Ils démolissent pour démolir, se battent pour se battre et s’entraînent même pour cela. Leur violence n’a pas d’autre but qu’elle-même. Elle ne cherche pas des raisons ou des excuses, mais des occasions.

Vivre signifie toujours faire violence à quelque chose et à quelqu’un. Le plus souvent, c’est afin de se nourrir, de se défendre, de satisfaire aux besoins de l’existence. C’est aussi, hélas, pour le plaisir. Si elle est a des aspects merveilleux, la nature est en même temps d’une cruauté terrifiante : elle fait naître et s’épanouir ; elle blesse et elle tue. À ses atrocités, l’être humain ajoute sa propre férocité ; sa barbarie en accroît la brutalité. […]