C’est donc une évidence : nous sommes des croyants libres. Mais en ce qui concerne l’objet même de la croyance, sommes-nous réellement libres de croire à ce que l’on veut quand, par exemple, notre Église nous demande d’adhérer à une déclaration de foi qui rappelle les principaux dogmes du christianisme ? Quand, à l’occasion d’un culte, le pasteur propose dans sa liturgie une confession de foi, avons-nous l’obligation d’y adhérer ou pouvons-nous prendre la liberté d’en discuter voire d’en refuser certains éléments, certaines affirmations, au risque d’être considérés comme hérétiques ? Posons autrement la question : est-il possible d’être croyant sans pour autant ne suivre ni doctrine, ni déclaration de foi, ni confession de foi ? Est-il vraiment nécessaire d’établir un ensemble de dogmes définissant le cadre de croyance dont il serait interdit de s’écarter et, dès lors, de se priver de toute liberté d’interprétation ? En ses diverses questions sur la liberté, le dossier proposé par le pasteur Christophe Cousinié nous invite à croire mais en précisant la compréhension que nous avons de ces mots barbares que sont « doctrine/déclaration de foi/dogme ». En réalité, l’auteur fait apparaître qu’au lieu d’enfermer et de contraindre, ces mots désignent une direction à prendre dans la foi, un horizon à suivre qui rend libre donnant non pas le cadre qui enferme mais la liberté : liberté de penser, liberté de croire. Pour un libre croyant, il ne s’agit donc plus de se plier à des commandements, à des règles, de répéter sans comprendre, mais de recevoir une confession de foi ou une doctrine comme un fil conducteur qui fait advenir une parole, celle de Dieu. Une parole qui rend le croyant libre.

Être libre croyant amène nécessairement la question de la communauté de chrétiens. Comment est-il possible de vivre en communauté si individuellement chacun est libre d’interpréter le texte biblique ? Ce dossier fait ressortir qu’être libre croyant, c’est appartenir à […]