Chaque jour, plus de 200 millions de personne se parleraient de par le monde via Zoom, l’appli star de visioconférence (1). Une appli dont j’ignorais l’existence il y a encore quelques semaines. Mais grâce au (ou à cause du) confinement, c’est selon, ce principe de visioconférence s’est déployé à la vitesse éclair jusque dans nos modestes demeures, voire au sein de nos paroisses protestantes. Car nos pasteurs ont vite compris combien Zoom pourrait leur être utile en ces temps d’obligation à ne pas quitter nos « Home Sweet Home ». C’est ainsi que, depuis le dimanche de Pâques (jolie coïncidence), les paroissiens de l’Eglise protestante unie de l’Annonciation (Paris) se retrouvent, devant leur ordinateur pour un culte virtuel. A chaque fois, bien installés dans nos canapés et autres fauteuils, nous étions une bonne centaine à nous connecter.
Mosaïque d’images
Une fois passé le temps de mise en place de l’appli pour se connecter à l’aide d’un lien, d’un mot de passe envoyés par les pasteurs et s’adapter à ce système qui m’était, pour le moins, totalement inconnu, l’ensemble est formidable. Le culte se déroule, presque, comme à l’accoutumée face à notre écran qui s’apparente à une mosaïque d’images. Avec tantôt nos pasteurs, en l’occurrence Nathalie Chaumet et Robert Shebeck, à la manœuvre pour prêcher et nous faire prier. Tantôt l’organiste, François Saint-Yves, apparaît sur l’écran pour accompagner les chants sur son orgue personnel. C’est aussi un paroissien qui lit les textes bibliques, voire un enfant s’il s’agit d’un culte familles. Le temps de l’offrande a pu être maintenu grâce, encore une fois, à une application (Lydia). De même que la Sainte-cène, chacun ayant au préalable préparé, chez lui, pain et vin. Enfin, le temps des annonces n’est pas oublié. A l’issu du culte, c’est un tour d’horizon des participants saluant tout un chacun qui remplace les serrements de mains et autres embrassades habituels aux portes du temple. Ce modèle de culte reste incroyablement vivant et l’impression d’être ensemble n’est pas usurpée. C’est une réalité. Même si je n’irai pas jusqu’à dire comme Eric Yuan, fondateur de l’appli Zoom, que « Zoom peut offrir une meilleure expérience qu’un rendez-vous physique » (1). L’Eglise protestante unie de l’Annonciation s’appuie également sur cette appli pour deux rendez-vous hebdomadaires destinés aux paroissiens soucieux de continuer de prier et d’évoquer le quotidien ensemble.
Certes, j’imagine que ce fut compliqué à mettre en place. Mais nos pasteurs ont pu s’appuyer sur une équipe solide pour cette mise en œuvre. Bénédicte et Arthur, mère et fils devant l’Eternel, assurant l’appui logistique. Un exemple parmi les autres cultes en ligne et sur YouTube qui montre la réactivité des paroisses déjà évoquée. Ces nouvelles façons de se rassembler restent d’autant plus précieuses que nous ne savons toujours pas quand il sera à nouveau possible de se réunir dans les temples. Pour mémoire, Zoom permet, dans sa version gratuite, de s’adresser à une centaine de personnes (1). A l’heure du report sine die des nombreuses assemblées générales de nos associations cultuelles protestantes, ne serait-il pas opportun de songer à faire appel à Zoom devenu depuis quelques semaines « le premier endroit où l’on cause » (1).
(1) Sources : Le Point du 23 avril 2020. N°2487