Nicole Fabre quitte l’aumônerie des Hospices civils de Lyon, un ministère où elle a essayé de faire émerger le désir de Dieu chez ses interlocuteurs.

Membre de l’Église réformée d’Alsace-Lorraine, j’ai suivi mes études à la faculté de théologie protestante de Strasbourg. Pour m’accoutumer à l’Église réformée de France, j’ai effectué les stages pratiques à la faculté de Montpellier. Lors d’un stage à la communauté de Pomeyrol, j’ai rencontré le pasteur Alain Olivès qui, d’ailleurs, part à la retraite en même temps que moi. La commission des ministères m’a envoyée dans la paroisse de Marseille Sud-Est, en poste double avec Michel Bertrand. J’y suis restée de 1978 à1981.

Avec le Chemin Neuf

Me mariant, j’ai interrompu le ministère pastoral. J’ai participé pendant 16 ans à la vie et aux missions de la Communauté du Chemin Neuf. Pendant cette période, nos cinq enfants sont nés.

Puis, de 1996 à 2011, j’ai exercé le ministère de bibliste régionale dans notre région. Pour vivre concrètement la gratuité et la présence pertinente de Dieu entendue dans les textes bibliques, j’ai postulé au poste d’aumônier des Hospices civils de Lyon en octobre 2011.

Ma joie la plus grande a été de permettre que se dégage le désir de Dieu chez les personnes rencontrées, de lui donner un peu d’espace pour qu’il grandisse et leur permettre de découvrir ce Dieu vivant dans les Écritures.

J’aime la différence

Depuis 15 ans maintenant, j’ai eu l’immense joie de participer aux sessions Lire les Écritures entre juifs, musulmans et chrétiens. Un très grand bonheur également, a été le temps d’élaboration du site animationbiblique.org, avec plusieurs biblistes très différents. J’aime la différence !

Le plus difficile a sans doute été l’impression de « perdre » du temps dans des médiations lors de conflits personnels, théologiques au sein de l’Église ou entre Églises. Mais est-ce une perte de temps ? Disons plutôt que je m’en serais passée… mais que c’est là aussi que toute spiritualité, toute théologie est utilement mise à l’épreuve.

Premier projet pour la retraite : faire une vraie coupure en marchant avec Bruno depuis la Chartreuse jusqu’à Assise, tranquillement. Et bien sûr, plus de disponibilité pour la famille.

Propos recueillis par Françoise Perrier-Argaud