Philippe Perrenoud quittera cet été Nyons et l’Église des Baronnies pour rejoindre la région Cévennes–Languedoc-Roussillon et les Églises de Narbonne et de Carcassonne.
Lorsqu’on l’interroge sur son parcours, Philippe Perrenoud évoque très rapidement ses études de théologie à Paris, Strasbourg puis Montpellier pour évoquer la décennie 1996-2005. Au cours de ces dix années, alors qu’il était pasteur dans l’Est Var, puis à Orange, il a exercé une mission auprès de l’Église protestante d’Algérie au cours de la décennie noire, au nom des Églises protestantes françaises, dans un projet financé par la Fédération protestante de France et la mise à disposition de Philippe une semaine par mois par l’Église réformée de France. « C’est un projet qui m’a beaucoup tenu à cœur. J’ai un attachement sentimental à ce pays, où ma mère est née et a vécu jusqu’en 1968. Le projet était également important pour cette Église protestante en Algérie, ultra-minoritaire, ultra-menacée pendant la décennie noire, et traversée elle-même par des luttes de pouvoir et d’influence entre un protestantisme “historique” et des tendances évangéliques et pentecôtistes. »
L’accueil est central
La question de l’accueil fait partie des éléments qui ont décidé Philippe à quitter les Baronnies pour rejoindre les deux Églises de Narbonne et de Carcassonne, qui partagent un poste pastoral : « lorsque j’ai eu un échange avec les présidents des conseils presbytéraux de ces Églises, chacun d’eux a évoqué la question de l’accueil comme étant centrale : l’accueil de ce qui adviendra et l’accueil de ceux qui viennent… » C’est également ce qu’il retient de ses huit années passées dans le sud de la Drôme. Dans une région où le protestantisme est implanté traditionnellement, il a apprécié de travailler avec des gens d’horizons et d’origines très diversifiés. « Ces Églises passent doucement d’une situation d’Églises de terroir où le renouvellement se vivait traditionnellement au sein des familles à des Églises qui se renouvellent par l’accueil de nouveaux venus. »
Un travail d’ouverture
Cet accueil, Philippe ne le conçoit pas autrement que par le travail en équipe. Le festival Art et foi (voir p. 24) qu’il a grandement contribué à mettre en place pour la saison estivale dans le Sud-Drôme est une illustration de cette dynamique qu’il envisage comme centrale dans son ministère. « C’est avant tout un travail d’ouverture de l’Église tout entière, de présence à la cité et d’engagement citoyen. »
Propos recueillis par Gérald Machabert