J’ai relu quelques pages du Grand Catéchisme de Luther. Sur le commentaire du Notre Père, voici ce qu’il dit de la demande du pain quotidien : « On pourrait la développer et énumérer toutes les choses qui s’y rapportent. Demander par exemple à Dieu de nous donner la nourriture, le vêtement, la demeure, la santé ; de faire pousser et mûrir le blé et les fruits de la terre ; de nous aider à bien diriger notre ménage ; de nous accorder et de nous conserver une femme pieuse, des enfants dociles et des serviteurs honnêtes ; de faire prospérer nos travaux, notre métier, tout ce que nous avons à faire ; de nous donner de bons voisins, des amis fidèles ; d’accorder à l’Empereur, aux rois, à toutes les autorités… la sagesse, la force et le bonheur afin qu’ils gouvernent bien… On pourrait encore demander à Dieu de nous préserver des maladies, de la disette, des intempéries, de la grêle, des incendies, des inondations, du poison, de la peste, des épizooties, de la guerre et des conflits sanglants, du renchérissement des denrées, des animaux nuisibles, des méchantes gens… » Certaines demandes sont datées et m’ont fait sourire, mais leur côté décalé m’a aussi parlé.
En méditant ces paroles, j’ai été conduit à rendre grâce pour la façon dont la plupart de ces demandes sont exaucées dans mon histoire.
En pensant au Covid, je me suis dit que de prier face à la maladie était aussi une façon de rendre grâce pour tous ceux qui ont été épargnés par l’épidémie, et parce qu’autour de moi, ceux qui ont été touchés ont tous été relevés.
Lorsque Jésus nous appelle à être comme des enfants (Mt 18.3-4), il ne nous appelle pas à être infantiles – la prière conduit aussi à la lucidité – mais à retrouver l’esprit d’enfance, à garder sa capacité d’émerveillement, à lutter contre ce que le pape François appelait la dégradation de l’étonnement.
Alors je laisse l’enfant qui est en moi me montrer le chemin de la prière. Je prie pour la nourriture, le vêtement, la demeure, la santé… je prie pour ma famille et mes voisins… je prie pour que notre gouvernement nous gouverne bien… je prie pour être préservé des maladies, des incendies, des inondations et de la peste. Et quand j’ai fini ma prière : je rends grâce.