Débora est la première femme à occuper une place de dirigeante politique dans la Bible. En effet, à son époque, Israël est gouverné par des juges – dont elle, qui est aussi prophétesse. Elle est mariée à un certain Lapidoth dont on ne sait presque rien. Son rôle consiste à la fois à gérer les affaires civiles du pays et à transmettre ce que Dieu dit à son peuple. Elle reste en poste durant quarante ans, avant que Gédéon ne lui succède.

Dans le contexte socioculturel de Débora, les femmes étaient pourtant peu considérées. Si elles sont très présentes dans l’Ancien Testament, leur nom n’est souvent pas mentionné par les auteurs (pensons notamment à la femme qui a sauvé sa ville de la destruction, dont vous pouvez (re-)découvrir l’histoire ici). Dès lors, la retranscription de l’histoire de Débora et de son influence apparaît donc comme une anomalie culturelle, un «miracle» dont Dieu seul a le secret.

La victoire de la main d’une femme

Lorsque les Cananéens attaquent le peuple d’Israël, Débora charge Barak, le chef des armées, d’attaquer les troupes d’un certain Sisera. Barak, terrifié, refuse d’aller au front sans Débora. La juge prédit alors qu’il ne tirera aucune gloire de cette victoire: «C’est entre les mains d’une femme que l’Eternel (Dieu) livrera Sisera» (Jg. 4, 9). Cette autre femme sera Yaël, qui enfonça le dernier clou de la victoire… littéralement dans la tête de Sisera.

Débora a été désignée comme la mère d’Israël, aimée et respectée. Son exemple nous montre que les capacités d’une meneuse ne sont pas liées à un genre (féminin ou masculin), mais à son obéissance à Dieu. Dieu nous élève, bien que dans des contextes moins sanglants, pour être des Débora et des Yaël. Un atout qui change […]