Depuis bientôt trois ans, je propose dans le cadre de « Campus protestant » une conversation biblique avec un autre théologien qui est mis en ligne en début de semaine à propos de l’évangile du dimanche suivant.
Cela me donne de me repencher sur le lectionnaire qui est le découpage des évangiles du dimanche. Je le trouve parfois contestable, mais je l’ai toujours respecté pour cette émission à cause de sa dimension œcuménique. Je trouve que ça a du sens que catholiques et protestants méditent le même évangile chaque dimanche.
Cette semaine, j’ai envie de hurler sur le choix de l’évangile de dimanche prochain. Nous sommes dans une année Matthieu, c’est-à-dire que nous suivons les textes du premier évangile. Dans la succession des séquences, dimanche prochain nous aurions dû méditer le récit des Béatitudes qui est selon moi une des clefs d’entrée dans l’évangile (Mt 5.1-12). Le cœur du message du Christ est cet appel à la pauvreté intérieure, aux larmes, à la soif de justice et à la construction de la paix au nom du Royaume qui vient. Si je ne devais emporter qu’une page d’évangile sur une île déserte, ce serait celle-là.
Dimanche prochain, le récit des Béatitudes est remplacé par celui de la présentation de Jésus au temple (Lc 2.22-40) alors que le même texte sera médité en fin d’année le 27 décembre 2020 (vous pouvez vérifier !).
Sur les trois années, nous ne lirons jamais les béatitudes, mais deux fois en moins de douze mois la présentation de Jésus au temple. Qui sont ceux qui ont décidé ce découpage ? Pourquoi le service biblique de la Fédération protestante ne s’est pas désolidarisé de cette décision désolante ?