André Gounelle nous explique en quoi voir dans le péché une maladie plutôt qu’une faute et dans la foi une vie en compagnie de Dieu et non l’adhésion à des doctrines éclaire cette affirmation.
À la suite de Paul, les Réformateurs ont insisté sur ce qu’on appelle « la justification gratuite » : nous sommes sauvés par la grâce (par ce que Dieu fait pour nous) et non par nos œuvres (par ce que nous faisons). Nos œuvres ne contribuent en rien à notre salut ; elles ne comptent pas plus qu’« un poil de tête », écrit Calvin.
Cette exclusion des « œuvres » a soulevé une vague d’indignation. Ne favorise-t-elle pas une foi passive (au XVIe siècle, on dit « oisive ») qui se contente de bons sentiments ou de justes doctrines sans se soucier de mettre en pratique l’évangile et de le traduire dans un comportement éthique ?
En 1521, Luther écrit à Melanchthon : « pèche fortement ». Propos choquant, même si adressé à un homme à la conduite irréprochable dans une lettre privée qui n’était pas destinée à être publiée, il n’est guère dangereux. En 1527, l’anabaptiste Hubmaier se plaint que le peuple retienne seulement de […]