Un lecteur m’a demandé pourquoi je n’ai pas parlé de l’Apocalypse dans ma série « Le Covid-19 est-il une punition de Dieu ? ». Il a raison.

Le mot apocalypse signifie révélation ou dévoilement. Le livre révèle le sens de l’histoire dans une situation où les membres de l’Église sont sous l’oppression.

Le livre se présente comme une succession de visions. Il a quelques images fortes, mais aussi pas mal de difficultés. Il est difficile d’en dégager un plan détaillé, car le récit présente des enchevêtrements, des répétitions et des ruptures.

Parmi ces visions, une évoque les épidémies, ce sont les quatre chevaux de l’Apocalypse dont le dernier est verdâtre : « Celui qui le montait avait pour nom la Mort, et le séjour des morts l’accompagnait. Pouvoir leur fut donné sur le quart de la terre, pour tuer par l’épée, par la famine, par la peste et par les bêtes sauvages de la terre. » (Ap 6.8)

Tout n’est pas limpide dans ce livre, et ce n’est pas étonnant, car le cœur de son propos évoque le mystère du mal qui est insaisissable. Le mal existe dans le monde, nous ne le savons que trop bien. Cette réalité n’est pas agréable, car nous avons du mal à voir ce qui fait mal à voir, c’est pourquoi le livre est souvent rude.

Quand il a envoyé ses disciples, Jésus les avait prévenus : « Je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. » (Lc 10.3). Les loups, ce sont les guerres, les injustices, les persécutions et les maladies.

Si chaque passage du livre n’est pas toujours facile à interpréter, son message global est clair. Le monde est le théâtre d’une opposition entre le dragon et l’agneau. Le dragon représente les forces maléfiques et l’agneau est une image du Christ. Quelles sont les chances d’un agneau face à un dragon ? Nulles. Pourtant, contre toute attente, à la fin des temps, l’agneau est vainqueur du dragon.

Face au mal, le livre de l’Apocalypse appelle à la résistance au nom de l’espérance dans la victoire de l’agneau. Il appelle à une conversion du regard pour ne pas se laisser séduire par ce qui brille et qui est fort, mais pour discerner le chemin de fidélité de celui qui se veut disciple de l’agneau.

Le livre de l’Apocalypse est une parole d’espoir au milieu des guerres, des catastrophes et des épidémies. Un exemple historique illustre son propos. La veille d’être exécuté par les nazis, le 9 avril 1945, dans le camp de concentration de Flossenburg, Dietrich Bonhoeffer a fait parvenir une note à un de ses amis anglais, Georges Bell, évêque anglican de Chichester, dans laquelle il a écrit  : « la victoire est certaine. » Bonhoeffer a été pendu, mais le nazisme a été vaincu !

Face à la souffrance de l’humanité, aux guerres, aux génocides et aux épidémies, nous avons besoin de nous répéter le message de l’Apocalypse : « La victoire est certaine. »