Ce jour-là, les Juifs prient pour l’ensemble des nations.

J’ai participé à l’élaboration d’une vidéo, produite conjointement par Akadem et Campus protestant, en dialogue avec le rabbin Olivier Kaufmann sur les regards croisés que nous posions sur Roch Hachana. Je garde de cette rencontre trois points.

Ce jour-là, les Juifs prient pour les nations, donc pour les chrétiens. Ils ne prient pas pour qu’on devienne juifs, mais pour qu’on puisse vivre en paix selon la justice. Dans la même veine, je ne prie par pour que les Juifs deviennent chrétiens, mais pour qu’ils plus vrais dans leur judaïsme. Avec le philosophe Franz Rosenzweig, je suis convaincu que les Juifs et les chrétiens sont deux peuples de Dieu, chacun avec sa singularité. De même qu’il y a quatre évangiles parce qu’un seul ça ne suffit pas pour dire le Christ, il y a deux peuples parce qu’un seul ça ne suffit pas pour dire la présence de Dieu dans le monde.

Pour les chrétiens, le premier jour de l’année liturgique est le premier dimanche de l’avent. Le dimanche précédent est le dimanche du Christ Roi où l’on célèbre la façon dont le Christ est roi de toutes les nations, un jour où les chrétiens prient pour les peuples de la terre. Je n’avais jamais remarqué l’analogie avec Roch Hachana.

Dans la pensée du judaïsme, Roch Hachana est aussi le jour où Dieu juge les actions de l’année écoulée. Chacun est invité à un travail de relecture de son année pour voir s’il peut réparer les fautes et les erreurs qu’il a commises. Plus je grandis, plus je suis attaché à l’idée du jugement de Dieu, car c’est l’affirmation que ma vie ne lui est pas indifférente. Dans la théologie chrétienne, le jugement de Dieu est articulé avec l’appel au changement de comportement et l’annonce du pardon déjà reçu en Christ.