Varvara R. explique qu’elle a grandi dans un environnement où le toucher était omniprésent, que ce soit dans la violence ou comme moyen de réconfort. Elle a longtemps reproduit ces comportements tactiles sans en mesurer les implications. Ses tapes amicales sur l’épaule ou ses petits câlins étaient pour elle des gestes anodins, mais elle a fini par comprendre qu’ils pouvaient être mal interprétés, notamment par les hommes.

On ne touche qu’avec les yeux

Une prise de conscience s’est en effet imposée lorsqu’elle a fini par observer le comportement des autres, plus particulièrement dans un cadre chrétien. A l’Eglise, personne ne la touchait. Ce qui lui semblait naturel ne l’était pas pour son entourage. Ce constat lui a permis de voir l’absence de toucher autrement: non comme un rejet, mais comme une marque de respect. En revisitant son passé, elle s’est aussi rendu compte que, dans son enfance, cette tactilité avait parfois été pesante. Ce qu’elle considérait comme normal l’avait en réalité oppressée sans qu’elle en ait […]