Les entreprises qui veulent garder leurs collaborateurs sont attentives à leur satisfaction et à leur bien-être, et globalement à tout ce qui renforce une expérience collaborateur positive. Aujourd’hui, les ressources humaines disposent d’une palette d’outils pour séduire et fidéliser les talents. Car, si l’époque de l’entreprise où l’on effectuait toute sa carrière est révolu, cette dernière tient néanmoins à favoriser le parcours valorisant de ses équipes, en les stabilisant au maximum.

La quête de sens au cœur de la motivation

Dans les temps de crise que nous vivons, la quête de sens est au cœur de la motivation, et il est parfois difficile de la trouver lorsque le travail est routinier ou répétitif. Pour les salariés les plus fidèles, la lassitude est un vrai risque. Or, un salarié démotivé est non seulement moins engagé, mais il peut caresser le rêve d’une reconversion ou d’un changement de vie dont il pense qu’ils seront plus en phase avec ses valeurs.

Les coachs professionnels et prestataires en bilan de compétences peuvent témoigner que ces changements effectués sous le coup d’une grosse fatigue ou d’un ras-le-bol sont rarement suivis de succès. Mal préparés, ils peuvent déboucher sur des échecs amers, avec un retour plus ou moins subi à la case départ.

On peut aussi imaginer de prendre un congé sabbatique, comme une grosse pause dans sa carrière, avec l’inconvénient toutefois que ce dernier n’est pas rémunéré. Si l’entreprise est tenue de reprendre le salarié au même poste ou équivalent, néanmoins elle ne le paye pas – en tout cas aussi longtemps qu’il est absent. Dans un sondage effectué en 2017, 81% des travailleurs français interrogés reconnaissaient avoir envie de prendre un congé sabbatique. Enfin, toutes les autres formes de congés sont liées à des obligations de formation – dont certaines passent par l’autorisation de l’employeur.

Alors, comment lâcher un peu de lest, sans pour autant lâcher la proie pour l’ombre ?

C’est une fois de plus du côté de la Silicon Valley qu’il nous faut porter notre regard. Le royaume du travail intense est aussi un laboratoire RH assez en avance sur son temps. Google, Facebook ou PayPal proposent depuis longtemps déjà ce congé sabbatique partiellement rémunéré.

En France, des sociétés historiquement engagées dans les avancés sociales (comme Orange), exerçant dans des secteurs très exigeants (comme Mazars ou Accenture) ou encore des start-up, se sont engouffré dans cette voie.

L’équation est simple : le salarié est autorisé à prendre quelques mois de congé respiration, qui a la particularité d’être en partie payé.

Orange a instauré ce principe dès 2021. Un collaborateur qui a au moins 10 ans d’ancienneté peut solliciter un congé de 3 mois à un an, qui sera rémunéré par l’entreprise à hauteur de 50%.

Mais à quoi peut servir ce congé ?

Avant tout, à faire une pause pour se retrouver, autour d’un projet personnel (ou professionnel) susceptible de générer de l’épanouissement. Et il y a sans doute autant de projets que d’individus : faire un long voyage, retaper une maison, explorer un hobby, écrire un roman, apprendre une activité manuelle, s’engager dans une mission associative ou humanitaire, lancer une start-up… bref, toucher du doigt n’importe quel rêve ou envie.

En passant du fantasme à la réalité, le collaborateur démythifie son désir, teste de nouvelles aptitudes et reviendra sans doute avec une ouverture d’esprit, une motivation et des idées nouvelles – et une énergie renouvelée.  

Une équation gagnant-gagnant, sollicitée par de plus en plus de collaborateurs entrant dans une structure nouvelle.