Intitulé Étude pour l’émigration des bisons, le pastel était resté dans la même famille depuis des décennies. Réalisé par Rosa Bonheur et considéré comme un inédit, puisqu’il n’avait jamais été montré au grand public, il a été vendu près de 239 400 euros, frais inclus, lors d’enchères organisées par Christie’s, rapporte franceinfo. Mesurant 94 cm sur 57 cm, il est probablement le plus grand dessin connu de l’artiste, précise Hélène Rihal, directrice du département des dessins anciens et du XIXe siècle chez Christie’s Paris.

Le dessin était, en fait, l’œuvre préparatoire à un tableau conservé en collection particulière. Dans un très bel état de conservation, il dévoile de subtiles touches de pastels colorés dans les pelages des bisons, dans leurs yeux et dans les quelques traces de végétation représentées dans cette composition enneigée. Passionnée par les États-Unis, Rosa Bonheur (1822-1899) n’y est jamais allée. L’artiste a réalisé ce pastel en 1896, après sa rencontre en France avec Buffalo Bill. Figure mythique de la conquête de l’Ouest, il avait traversé l’Atlantique pour se rendre à l’Exposition universelle de 1889.

Tombée dans l’oubli

À cette période, la peintre française avait d’ailleurs exécuté un portrait équestre du chasseur légendaire de bisons. Celui-ci est conservé au Buffalo Bill Center of the West dans le Wyoming, aux États-Unis. Vraisemblablement la peintre la plus célèbre et la plus vendue de son siècle en France, en Angleterre et aux États-Unis, selon les spécialistes, Rosa Bonheur était peu à peu tombée dans l’oubli.

En 2022, une rétrospective proposée au musée des Beaux-Arts de Bordeaux et au musée d’Orsay à Paris l’avait fait sortir de l’oubli. Jusque-là plus connue comme icône homosexuelle que pour sa peinture, Rosa Bonheur a passé les quarante dernières années de sa vie au château de By à Thomery, en Seine-et-Marne, dont trois décennies avec son amie d’enfance et compagne Nathalie Micas. Cette dernière, également peintre, est décédée en 1889.