Yann Gozlan prolonge sa veine du thriller de dispositifs : après Boîte noire, voici la muse devenue interface. Le film épouse le regard de Clarissa et installe une zone grise où la bienveillance algorithmique vire à la prescription. La mise en scène, précise et froide, resserre l’espace jusqu’au huis clos mental ; la voix de Mylène Farmer, veloutée et omniprésente, donne à Dalloway l’ambiguïté d’un tuteur qui s’improvise tuteur… légal. Cécile de France joue la fibrillation interne — méfiance, tentation d’abandon — avec une grande finesse, et porte le doute comme un diapason.
Le récit avance par micro-déplacements du consentement : on délègue une préférence, puis un souvenir, puis un lien social. À quel seuil l’aide devient-elle prise de contrôle ? Le film, adapté de Tatiana de Rosnay, garde l’obsession d’une surveillance diffuse et d’architectures “intelligentes” qui nous “veulent du bien”. On y lit autant la fascination pour l’outil que la peur des objectifs cachés qui le pilotent.
En dépit de sa virtuosité, le film me paraît manquer la cible : il enferme le conflit dans un face-à-face individu vs IA – duel où l’opposition […]