Julie se tait, un film de Leonardo Van Dijl, avec Tessa Van den Broeck, Ruth Becquart, Koen De Bouw

Julie, adolescente, est une jeune espoir du tennis. A la suite du suicide d’une autre adolescente de son club, son entraîneur est suspendu et une enquête est ouverte. Alors que tous les joueurs du club sont encouragés à témoigner de leur expérience avec cet entraîneur, Julie ne veut pas parler. 

Tout en étant d’une grande sobriété, sans le moindre voyeurisme, le film est d’une grande force dramatique, pour évoquer la question de l’emprise dans le milieu sportif. Le sujet n’est pas nouveau, mais toujours utile ! D’autant que le film propose une approche originale et sensible. Il ne s’arrête que peu sur l’emprise elle-même (avec juste quelques sous-entendus suffisamment clairs) pour se concentrer, avec pudeur et dignité, sur la jeune fille abusée qui n’est pas encore prête à parler. Il ne fait aucun doute qu’elle est victime. On le comprend très vite. Une tension sourde, tout en non-dits, s’installe alors très vite et nous tient en haleine, avec cette unique question pour le spectateur : Julie va-t-elle parler ? 

Son silence n’est ni une fuite, ni un déni. Elle n’arrive tout simplement pas à parler… Tout l’intérêt du film est de montrer qu’il faut accepter de donner du temps à la victime, refuser l’injonction à […]